EAST BY NORTHEAST

Karine Mathieu, 2019

The George Tremblay Show claque comme un éclair et frappe nos mémoires telle une indélébile réminiscence qui rejoue nos songes d’une nuit d’été.

Un soir de juillet en plein cœur d’une immensité cathare, deux individus renversent l’espace
de la « citadelle du vertige ».
Le paysage est exceptionnel, spectaculaire et toute tentative de prise d’assaut artistique semble
périlleuse. Le château de Peyrepertuse écrase le spectateur dans une déroutante contemplation.

Cette nuit là, une envoûtante apparition bouscule les repères spatio-temporels
de cet immense vaisseau cathare.
Tout se déroule sous nos yeux, telle une fine pellicule cinématographique. Une véritable éruption,
une identité à deux corps, Isabelle Fourcade et Serge Provost renversent le champ des perceptions.
Le réel flirte avec la fiction dans une troublante authenticité.

Une main de fer dans un gant de velours, ai-je murmuré à la fin de cette performance.

Tout débute par un discours, le couple s’attaque dans une mutine élégance
aux conventions du monde de l’art.
Le téléphone sonne, invité indésirable…
Puis tout bascule, emportés par une course poursuite, si chère au cinéma, The George Tremblay Show
ressuscite le mythe du 7e art par un goût raffiné de l’absurde.
La mort aux trousses d’Alfred Hitchcock prend ici les allures d’un peplum contemporain
où la charge de suspense côtoie le comique et l’irrationnel.

Les codes filmiques s’étirent dans un imperceptible décalage entre les personnages et les spectateurs.
La bande son hollywoodienne, les ombres et effets de lumières conjugués aux rôles d’acteurs exacerbés
font de cette grandiose forteresse un véritable diorama cinématographique.

Les frontières du décor disparaissent. Le château n’est plus un château.
Seul survit, échoué sur des marches en pierres…un corps féminin.
L’espace s’est muté, le poids du passé s’est effacé.
Une envolée visuelle persiste à jamais gravée dans la rétine.

 

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