COW

Gilles Dusouchet, 2017

(sans titre mais dédicacé à Francis Jammes. Francis qui ?)

Au chevet d’un église romane :
- Une vache de race limousine encordée à une bétaillère et portant une couverture reprenant des motifs de l’Op Art ;
- Un enclos mobile ;
- Un bouquet de fleurs des champs ;
- Des panneaux en bois disposés sur un terrain herbeux et sur lesquels s’égrenne le texte d’une chanson bêlante classée par le magazine Rolling Stone en troisième position des 500 meilleures chansons de tous les temps.

Bucoliques. Virgile. Pastorales. Chalumeaux. Trumeaux aux décors champêtres. Vêpres. Chasubles. Labours. Bœufs pieux. John Lennon. Patatras. Bataclan. Un monde idéal, de paix et d’amour, sans nations ni religions. Miracle. Visions. Effusions. Illusions d’optique. Illusions tout court. Vacuité de l’art. Innocuité des prodiges. ET... Fatima, malgré tout.

Parce que.

La Vierge de Fatima dans l’œil de la génisse, gardée par Yoko et John, bergers descendus du bed-in - et le bigleux devra mourir -, vache avachie dans sa paille que l’on extrait du fourgon et que l’on exhibe devant la foule des pélerins aveugles. Vache meuglant dans le désert.
Car seul le ruminant voit le soleil qui danse et la valse des mécréants dans l’infernal chaudron.

La Vierge de Fatima dans le seau et le foin, agreste palimpseste, support polysémique, à genoux les enfants ! À croupetons les anges !

(Tandis que la dame plante ses piquets, laissant APPARAÎTRE sur des écriteaux la parole évangélaïque, un pâtre en tenue de loufiat veille sur la bovine. Flandrin, ballot, bêta.)

La Vierge de Fatima dans la croupe phénoménale, réceptacle de nos prières. Muse revêtue d’un mirage.

Mes doux agneaux.

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