À propos de ma pratique

Justin Partyka, 2025

Je m’intéresse aux mondes traditionnels et vernaculaires. Ce sont des lieux profondément enracinés dans leur géographie et leur culture, où les histoires compliquées et le savoir-faire du passé continuent d’avoir une influence sur le présent. Des fermes agraires d’East Anglia aux rues carnavalesques de Cadix, des plaines balayées par le vent de la Saskatchewan aux petites villes oubliées de la Nouvelle-Aquitaine, je pars à la recherche d’indices visuels qui me permettent de révéler ces mondes d’une manière personnelle et poétique.

Je photographie en utilisant uniquement des films couleur de 35 mm. J’apprécie travailler avec de films car cela implique une certaine « lenteur » dans la prise de vue et cela permet d’avoir des images tangibles. Aussi, je continue à travailler avec des films pour maintenir un aspect homogène et une cohérence esthétique sur l’ensemble de mon travail photographique. Une photo argentique a un certain aspect visuel (même lorsqu’elle est numérisée), il est difficile de l’exprimer avec des mots : sans doute la texture du grain du film et la façon dont la lumière et la couleur sont capturées et se mélangent. Je travaille ensuite, sur ordinateur, à partir d’images scannées pour créer des archives facilement accessibles pour mes recherches et mes projets artistiques ou pour réaliser des tirages.

Mes photographies se situent à la croisée des sphères de beaux-arts et du documentaire. Elles montrent généralement des détails de la vie quotidienne, des objets et des scènes qui peuvent sembler insignifiants à première vue. Mais à travers l’expérience d’une observation et d’une contemplation prolongées, l’insignifiant a le potentiel de se transformer en significatif. Je suis inspiré pour photographier ces mondes traditionnels et vernaculaires parce que je vois leur vulnérabilité face aux forces déterminantes de notre époque. Mais il m’arrive aussi de voir leur résistance. En fin de compte, avec ces photographies, j’explore les relations intimes que nous pouvons avoir avec les lieux que nous habitons ; comment nous faisons ces lieux et, à leur tour, comment ces lieux nous font.

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