Comment s’acquitter de cet absurde aplomb vertical, rompre avec la position d’un orgueil du normal ; mais aussi comment ne pas céder au laisser-aller, ne pas se vautrer dans la fange, se désengluer de l’horizontal.
Chercher la faille, chercher cette station du précaire, cette posture du vivant, du vibrant.
Trouver un certain confort dans un équilibre instable.
S’appuyer sur le vent jusqu’au point de rupture et ainsi chercher à s’affranchir des conventions du tranquille.
Être toujours tendu, comme prêt à bondir ; c’est sur la brèche que l’on découvre qui on est.
L’esprit n’est jamais plus pointu que face au choix radical ; ou peut être c’est lorsqu’il n’a plus de choix qu’il se fait fort et sincère.
Trouver la faille qui permet de sortir des idées trop convenues.
Creuser sous la surface des choses pour mieux s’en dégager, au risque de s’y noyer.
Pendre sans encombre pour mieux se débarrasser.
Être là où on ne s’attend pas pour se retrouver.
S’enfoncer dans le noir absolu pour voir briller et, qui sait, trouver l’issue.
Être toujours tendu, comme prêt à bondir ; rompre plutôt que plier.
Tenir, tenir, tenir.Tenir cet oblique.
Les muscles se déchirent, le corps grince et s’en dégage une étrange harmonie.
L’univers se tord, se distord et laisse entendre des combinatoires inédites.
Ici rien n’est chaos, ou plutôt tout l’est ; et les formes dérangent.
À quoi bon s’attendre à du mieux...
À quoi bon s’attendre à du pire...
À quoi bon s’attendre à quoi.
C’est le fil qui lie le mort au vivant qui détermine le monde.
Être toujours tendu, comme prêt à bondir, comme prêt à tomber.
Pousser dans ses retranchements et aller au bout de ce qui ne tient plus.
Dans le fracas mélodieux, tout se dépouille.
Dans les accords discordant, tout s’articule.
Être toujours tendu, comme prêt à bondir ; en rester là.
A propos de la performance De l’équilibre par les obliques , avril 2015