De mémoire et d’oubli

2022
Corderie Royale de Rochefort

 

 

Davantage que simple sculpteur, Florian de la Salle s’affirme en tant que médiateur : De mémoire et d’oubli apparaît comme la somme des échanges et des relations dont il est l’initiateur et le catalyseur. C’est, semble-t-il, la possibilité d’un art relationnel qui s’engage ici, au sens où l’entend Nicolas Bourriaud : « un art prenant pour horizon théorique la sphère des interactions humaines et son contexte social, plus que l’affirmation d’un espace symbolique autonome et privé » {note}1. Non sans humour ni sans ironie, c’est en recyclant un objet industriel produit en série, indissociable de l’expérience solitaire du vidéophage, que Florian de la Salle fait naître une expérience de partage sensible. Rendue hors-service par le déroulement puis la torsion de sa bande magnétique, la cassette vidéo est désormais mise au service d’un décloisonnement des pratiques et des relations humaines.

Nathan Réra, extrait de Rembobinages, 2022

 

 

 

Crédits photographiques :

1Nicolas Bourriaud, Esthétique relationnelle, Dijon, Les presses du réel,1998, p. 12