2023
Expositions dans le cadre de la résidence En atelier
FRAC Poitou-Charentes, site de Linazay
Le jeu de mot dans le titre, le jeu d’échecs, l’association d’une armée en porcelaine – tout à coup il semble que sa quête du temps inhérent à la matière nous amène sur un autre terrain que la seule l’expérience de « la peinture sans peindre ». Entouré de ces travaux, il apparaît que l’artiste mène aussi une recherche sur les enjeux – esthétiques – du pouvoir dans un sens foucaldien : comme corrélation de savoir et de techniques disciplinaires. En effet, ses travaux affectent le corps. Nous sommes immergés dans un jeu d‘échelle et un jeu d‘échecs : taille d’enjeu et échec d‘identification, taille de signification et échec d’attribution. Ce que l’on aperçoit en tant que représentation de matière n’est toujours qu’un signe du temps passé qui ne se rattrape pas par des technologies du savoir. Faire l’expérience de la pratique artistique serait, sous cette lumière, toujours un processus d’apprentissage conduit du temps perdu {note}1. Dans ce processus, le jamais-vu du temps de la matière apparaît parce que l‘artiste change son aspect.
J. Emil Sennewald, extrait de Le chant des molécules. Florian de la Salle, le temps de la matière, septembre 2023
Crédits photographiques : Yann Gachet
1Je fais référence au lien entre signes et matière tel qu’il est développé dans Deleuze, Gilles. Proust et les signes. Paris : PUF, 2014. Cette piste ne peut pas être poursuivie ici. Elle mériterait une étude à part du travail de Florian de la Salle