[...] Le corps du visiteur reste l’unité de mesure avec laquelle se repère l’artiste dans ses productions. En effet, la base de la phénoménologie est le rapport du corps envers les éléments qui l’entourent. Par ses déplacements ou simplement par sa présence, le spectateur expérimente physiquement l’œuvre qui est « un lieu où la stature humaine doit constamment s’éprouver, nous regarder, nous inquiéter » {note}1. Cette dimension humaine devient omnisciente. Elle transparaît parfois en négatif ou par le vide. La main et le regard habitent la césure de Space Between tandis que des flux de personnes envahissent, dans un espace mental, Pinball Cyclo . L’artiste y suggère « une humanité par défaut » {note}2. [...]
Karen Tanguy, « Flatland » (extrait), 2006
© Adagp, Paris
1Georges Didi-Huberman, « Ce que nous voyons, ce qui nous regarde », Paris : Les Editions de Minuit, 1995
2Je renvoie le lecteur au chapitre portant sur « l’anthropomorphisme minimaliste » développé par Georges Didi-Huberman, « Anthropomorphisme et dissemblance », in Ce que nous voyons, ce qui nous regarde , Paris : Les Editions de Minuit, 1995