2011
Vues de l’exposition
Peintures sur papier, 150 x 190 cm
Galerie Marion Meyer Contemporain, Paris
Seul ensemble est le titre de la nouvelle exposition de Michel Herreria. La première en solo ici à Paris. Avant il y avait eu, par exemple, Contre le consensus mou à Libourne, Le monde est tellement humain ou Repentirs mécaniques à Bordeaux, pour ne citer que quelques titres d’expositions qui résonnent comme le « Cauchemar climatisé » d’Henry Miller. Où l’on comprend que cet artiste a pour le moins de la suite dans les titres et que ceux-ci évoquent un manque de dissensus, c’est-à dire une absence significative d’énergie vitale, de paroles libres et de saine démocratie. « On aime bien se manipuler l’opinion » dit un dessin sur carte à gratter. Avec l’humour qui la caractérise, cette œuvre est engagée dans une déconstruction plastique de la langue politique et des usages sociaux. Dessin et trait d’esprit ne font qu’un jusque dans leurs développements à la peinture, le spectateur, d’ailleurs, parle tantôt de peinture, tantôt de grands dessins. Mais ce travail qui garde le dessin à cœur passe facilement à l’animation, à la performance et aux dispositifs, sans oublier le théâtre. Pour cette exposition personnelle à la galerie Marion Meyer Contemporain l’artiste montre sept nouvelles peintures sur papier de format 210 x 150 cm.
Cette exposition arrive juste avant une présentation monographique en Espagne, à l’automne 2011, à la fondation Antonio Saura de Cuenca. Cette exposition que lui dédie la fondation sera l’occasion d’éditer un catalogue des peintures avec un texte de Nathalie Quintane dont nous tirons l’extrait suivant : « La fin de l’humanité n’est pas pour demain : elle a la tête bien encadrée dans un plateau de cantine. Quelle est son activité ? Elle est dans un aquarium. Quelle est l’activité de l’aquarium ? Il est plat, mais donne une sensation de volume (...) Un élu local m’a indiqué la formule : C’est une respiration (l’art, c’est une respiration, etc). L’élu cherche dans les dessins des preuves d’une nouvelle époque axiale. Un dépassement de l’humanité par l’humanité même, et que ça boursoufle l’électeur. Sur fond noir de firmament sans étoiles ou carrelage de salle de bains, des hommes à plat tentent d’être aussi élastiques que possible. »
Galerie Eva Meyer, texte de l’exposition, 2011
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