Le monde est tellement humain

2002
Vues de l’exposition
15 peintures au blanc d’Espagne sous verre, RTT (film d’animation) et une installation : fresque murale et sculpture Néon
Galerie Décimus Magnus Art, Bordeaux

   

 

Michel Herreria procède par retournements successifs de points d’ancrage et, de ce fait, ces points d’ancrage deviennent des points de passage. Ces retournements des mêmes éléments, appartenant à des registres déterminés, produisent des pivotements, des renversements, des dépassements, et imposent un mouvement qui, se dégageant sans cesse des définitions atteintes et parcourues, se renouvelle en se poursuivant, se répétant indéfiniment. On dirait qu’au lieu d’engendrer une véritable progression, ce mouvement n’a d’autre but que de multiplier les contacts avec son état premier. Michel Herreria pointe ainsi des gesticulations, des situations et des articulations conditionnées par la pression sociale. Il en fait les ingrédients et les arguments d’une matière picturale qui s’ajoute, se greffe, s’agglutine à d’autres techniques, d’autres espaces, d’autres actions, et ne pense pouvoir se définir autrement que par l’addition des expériences diverses qui la ramène et la confronte à la question de sa propre exigence. De l’enseigne en néon qui affiche que “le monde est tellement humain” à la résonance de la structuration urbaine dans la peinture murale, de la déambulation acidulée proposée par la vidéo à l’idée contrariée de vitrine dans la série des verres voilés de blanc d’espagne et constellés d’inscriptions et de dessins, la boucle se referme, encercle le regard et réactive sa vigilance sur les phénomènes d’effacements et de détournements produits par les rouages économiques, politiques et sociaux. [...]

Didier Arnaudet, texte de l’exposition, 2002 (extrait)

 

 

 

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