Le scaphandre est depuis longtemps dans ma recherche un objet privilégié d’exploration de l’espace et une métaphore activable de la relation à l’autre. Il est cette enveloppe que
j’amplifie ou réduis en fonction du degré de porosité que je souhaite décortiquer. Il est aussi cette part d’imaginaire aventurier d’une conquête qui se tisse entre le dedans et le dehors, l’intime et l’extime. Et il rejoue enfin cette aventure humaine de création de formes qui parle à notre part d’enfance où l’échec même devient le lieu des tous les possibles.
J’avance l’idée « d’explorations solubles » à même de dissoudre les interstices qui semblent nous couper de l’autre, du lieu, du contexte. C’est jouer avec une étanchéité que je malmène : des scaphandres en toile cirée que l’on porte pour reprendre contact par le jeu ; un scaphandre en papier comme une barrière absurde pour déambuler dans la ville.
Cette maquette performée, activée dans un jet, est le premier pas de l’exploration qui a suivi et se poursuit dans une dynamique de déploiement et de série.
Kristina Depaulis


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Crédits photographiques : Antoine Gatet
©Adagp, Paris