2012
Vues de l’exposition
Peintures sur papier, 150 x 190 cm
Eponyme Galerie, Bordeaux
D’un point de vue technique, le terme de RESERVE dans les Beaux-arts définit l’espace laissé vierge par l’artiste.
D’un point de vue géographique, il définit un territoire au périmètre bien précis. D’un point de vue humain, il définit un caractère timide.
Le travail de Michel Herreria prend le contre-pied de ses différentes définitions pour créer une œuvre sans barrières, sans tabous, sans hiérarchie des genres et des sujets.
Avec beaucoup d’humour, cet artiste est en rapport direct avec la société et ses maux. Il trace une construction de la pensée commune et personnelle par l’intermédiaire d’un personnage apparu sans préméditation. Commun à tous ses dessins et peintures, cet inconscient de l’artiste représente un protagoniste portraituré d’un seul trait, simple, inexpressif, sans attributs sexuels, avec une tête bien ronde et un long nez. Représentatif de l’humain, il est positionné et malmené dans des situations publiques et politiques, orchestrées par la pensée de l’artiste.
Par prolongation de ses membres ou en tant que participation active ou passive, son protagoniste est au cœur de machines. Le trader idéologique plein de croyances et de convictions achète et vend des actions. Cet homme est déshumanisé, ses échanges sont standardisés au point de le positionner à un degré inférieur à l’industrie. Les fonctions sont inversées, l’humain devient un rouage mécanique et a désormais besoin de la machine pour fonctionner. [...]
Romain Salomon, texte de l’exposition, 2012 (extrait)
Crédits photographiques : Eponyme Galerie