Pots d’apothicairesse, 2019
Série d’objets en céramique, dimensions variables
J’ai pris mon souffle et commençai à partager les histoires d’un temps où le monde était jeune, quand tout le monde savait que les plantes étaient intelligentes et pouvaient parler aux êtres humains.
Stephen Harrod Buhner, The Lost Language of Plants, éditions Chelsea Green, 2002
Je prends un cours « Plantes alliées » à L’herboristerie ancestrale d’Oakland. Dans cette herboristerie, les plantes sont nos alliées, nos ancêtres, nos enseignantes si on les écoutent. Chaque semaine commence par une méditation où l’on devient plante, puis les yeux fermés, nous léchons quelques gouttes de teinture sur le dos de notre main et observons leurs déplacements dans nos corps, leurs effets sur nos pensées. Nous partageons nos intuitions et nos visions, et nous sommes ici mais aussi avec nos ancêtres qui ont connus ces plantes et les reconnaissent. Quand la classe est dans un parc, nous commençons toujours en remerciant la terre qui nous accueille. Avant de ramasser une plante, nous lui demandons son autorisation. Nous savons que si elle ne dit pas oui, sa médecine ne sera pas aussi puissante. Dans l’autre monde ou je bascule en sortant du cours, je cherche là où a survécu cette perception de la plante comme alliée dans le monde occidental . Je regarde les représentation d’Adonis, les Héliades, les dryades. Adonis est assurément notre ancêtre végetal ! Les Héliades représentent nos connaissance intime des plantes, chassées par une vision mécaniste du monde ! Et pour apprendre les vertus des mes nouvelles alliées, je fais des albarelles, et toutes ces pensées se posent en bleu sur fond blanc.
Suzanne Husky
Crédits photographiques : Suzanne Husky