Pour chaque Méta-conférence la forme est totalement évolutive et modifiable, seuls les principes de déambulations et de variations (simultanéité/consécution/déplacement...) restent permanents.
Pendant un ou plusieurs jours, un ou plusieurs espaces sont investis et aménagés à la fois tel un déambulatoire et un chantier constitué par de multiples sites d’activités. Plusieurs protagonistes peuvent l’investir simultanément. L’ensemble devant permettre de produire des combinaisons d’actions entremêlant lectures, dessins, transformations de matériaux, danses, gestes sonores, et diverses autres tâches. Chaque site est en lui-même comme une partition de matériaux et de gestes. La répartition dans tout l’espace de ces sites permet des "dévales" d’activités, dont l’intensité et la vitesse sont aléatoires. Le public peut passer et repasser, stationner, s’asseoir, etc. pour voir l’évolution du chantier à divers moments. Une anticipation de programme permet au visiteur de pouvoir se situer dans la durée et l’état du chantier. Le temps et l’espace étant pris ici comme des matériaux au même titre que les autres dans le dispositif. Pas de hiérarchie dans les actes, ils se succèdent et se combinent en fonction des déplacements, des situations dans le temps et l’espace. Concasser des pierres, mener des activités avec des pommes de terre, donner de l’eau à des grillons, s’asseoir devant un ordinateur et consulter un site internet, la tête recouverte d’un capuchon dessiner sur le mur, casser une assiette, lire un texte à propos de pommes de terre en « parler-marteau », déclencher le passage d’une vidéo, croiser quelqu’un, sourire - autant de choses, autant de gestes : les lieux sont transformés en déambulatoire, gymnase, élevage, dispensaire d’hétéropraxie et d’hétéronymie... Au cœur du dispositif, se développe un chantier (gymnopraxie).
Jean-Paul Thibeau
Méta-conférence à la Halle aux Poissons de Perpignan
En collaboration avec Marie-Claire Delibiot, 2 au 5 novembre 1999
Crédits photographiques : Marie-Claire Delibiot
Méta-conférence (Le je-ne-sais-quoi du paresseux)
Les Grands Bains Douches de la Plaine, Marseille, 3 et 4 octobre 1997
Crédits photographiques : Anne-Marie Pécheur
Mix âne, 2010
3’57’’
Avec Adrien Darricau
Version musicale de L’adresse au Pré aux Ânes, texte écrit en avril 1990 lors de la résidence du Pré aux ânes à Castelmoron d’Albret.
Aujourd’hui et pour quelques temps, je me promène, le marteau à la main. Je m’en vais dans le pré converser avec les choses, les êtres, les je-ne-sais-quoi. Rochers, cailloux, filets d’eaux, sources, ombres : je me penche vers eux. Plantes, insectes, petits et grands mammifères : je me penche... Je ne sais jamais pourquoi je me penche ainsi...
Jean-Paul Thibeau