Yotsu-zumô désigne en japonais, un corps à corps par le déséquilibre.
Le printemps est ici une saison de lutte où les hommes s’acharnent en silence jusqu’à l’épuisement. La végétation survient. Le fond flou, ponctué de nappes vertes de lumières entrecoupe le corps des hommes, qui sont autant d’apparitions dans le mouvement. La nature rappelle à son initiation et à son rite. Elle est tout à la fois les abords, les alentours et les contours.
La caméra détaille les zones de tensions, les mains qui se tiennent et se repoussent, les pieds plantés dans le sol et les jambes qui avancent ou reculent. Tout le corps est propulsé en avant de tout son poids. Comme dans l’art du Sumo ou la mêlée au rugby, il est question de prendre le pouvoir en s’emparant de l’espace. Le champ de la caméra est alors un terrain d’affrontement où chaque homme tente de rester à l’image. Ils entrent et sortent du cadre dans un va-et-vient inconstant, de gauche à droite. Les guerriers existent dans le panorama.
L’été constitue la deuxième partie du projet.
L’été est une saison brève et orageuse. Une saison où les pluies lavent la terre. Les éléments à l’écran sont réduits à l’essentiel. Le corps des hommes, leur regard, des morceaux du paysage qui les entourent. Il y a ce lieu ni vide, ni habité. C’est le début d’un territoire clos et transitoire. Les hommes s’y entraînent et se préparent à « revenir », revenir au monde et renaître.
© Adagp, Paris