S’il est possible de mesurer l’espace en pas ou en centimètres, comment rendre compte de l’écart entre deux pensées contemporaines de leur temps, éloignées l’une de l’autre de plus d’un siècle ?
Précédant la naissance de la photographie, l’œuvre picturale de Caspar David Friedrich fascine par sa capacité à générer la rêverie, et de par sa dimension d’archive, concrétise une relation à la nature révolue.
Dans cette série de « reprises » réalisée à partir d’une sélection de reproductions photographiques haute définition d’œuvres du peintre, j’évoque d’une part une vision contemporaine de la ruine et d’autre part, l’expérience du sentiment du sublime et de sa rémanence, deux thèmes qui traversent l’œuvre de Friedrich.
Pour confronter nos représentations, perceptions et préoccupations paysagères, je matérialise cet écart et le traduis en images par l’ajout et le montage d’éléments contemporains significatifs, tout en respectant les compositions et le traitement pictural du peintre.
L’hybridation de faits réels, fictifs ou médiatiques dans les strates de l’image-document confère à l’espace une dimension temporelle, tout en dévoilant les formes de la pensée paysagère d’une époque.
David Falco
Entre-temps, après Caspar David Friedrich, 1774-2017, 2001-2019
Dimensions des tirages variables (format des peintures originales)
Digital C-Print, Lightjet, satiné (photographies couleur) & épreuve argentique (photographies noir et blanc)
Encadrement : châssis affleurant
Édition de 5 exemplaires (+ 2 EA)
Photographie d’après une sélection d’œuvres de Caspar David Friedrich (1774-1840)
Production avec le concours de la région Nouvelle-Aquitaine, 2015
© Adagp, Paris