Au fond d’un fossé en bord de route, je photographie les formations naturelles créées par la colonisation des algues vertes dans les eaux stagnantes.
Ces colonies résultent des rejets en nutriments composés de nitrates de l’agriculture intensive. Leurs effets sont augmentés par la hausse des températures de l’eau et de l’amplitude lumineuse des jours. La prolifération des algues provoque alors un recouvrement total de la végétation endémique, c’est l’eutrophisation anthropique (asphyxie d’un écosystème causée par les activités humaines).
L’assèchement des fossés et la sédimentation des matières organiques engendrent une désolation discrète, des micros paysages « apocalyptiques ».
Les photographies sont réalisées au plus près de ces étendues recouvertes de nécromasse, qui évoquent un linceul. Le travail de mise en lumière empêche de déterminer s’il s’agit de photographies diurnes ou nocturnes. La pénombre et l’absence d’horizon accentuent la perte d’échelle et favorisent une lecture contemplative de ces écosystèmes asphyxiés.
David Falco
Sad landscape, 2012-2017
Épreuve argentique
Châssis affleurant, 80 x 100 x 3,5 cm (encadré)
Édition de 3 exemplaires (+2 EA)
Production : aide à la création, DRAC Nouvelle-Aquitaine, 2015
© Adagp, Paris