2020-2021
Vues de l’exposition
Peintures sur papier, 150 x 190 cm
Eponyme Galerie, Bordeaux
Les œuvres de Michel Herreria apparaissent d’abord sur ce fond noir, pas totalement opaque, mais mat et dense, parfois comme une sorte de quadrillage en nuances de gris. De là, les personnages prennent place, se distinguent par une ligne blanche, rarement claire. Les profils comme les gestes sont vibratoires, hésitants, imprécis. Les personnages eux-mêmes sont troubles, doubles, triples… ils se confondent. Ils regardent autour d’eux, lèvent la tête pour observer ou écouter. D’autres, plus imposants mais plus imprécis s’adressent à eux en se penchant. Grosse tête qui parle à de plus petites. Jeu de domination, d’informations qui circulent, d’injonctions, prescriptions, sermonts prononcés… Théâtre du quotidien, arène de travailleurs envahis par un « impitoyable esprit de sérieux » dont Theodor Adorno (Minima moralia) rappelle qu’il soutient le déploiement d’« activités de façade ». Michel Herreria ne cesse de superposer des plans, plan colorés qui entourent et divisent de sombres acteurs. Activités de façade, de médiations, de médiations de médiations… La vie moderne ; notre vie moderne. [...]
Jérôme Diacre, texte de l’exposition, 2020 (extrait)
Détail des œuvres de l’exposition :
Crédits photographiques : Michel Herreria