Comment c’est

2022-2023
Vues de l’exposition
Eponyme Galerie, Bordeaux

 

Mur du fond : L’atelier, 2022
Peinture murale, 300 x 500 cm

 

Des plâtres au plus près de la terre. Des personnages au plus près du sol. Les œuvres de Michel Herreria proposent une étrange expérience : il semble que ses plaques de plâtre sont extraites de temps anciens, comme issues de fouilles archéologiques. Les aspérités, les morceaux manquants, les trous... racontent d’abord l’histoire d’une matière que l’on a exhumée, dévoilée, révélée ou bien inventée comme on dit à propos des trésors. Elles sont donc d’abord des curiosités inventées. La puissante dimension insolite surprend au premier regard. Les motifs sont indiciels : effacés, incomplets, formés de collages, d’incrustations, usés, grattés et tâchés par des macules colorées. Le plâtre et la terre se mêlent pour créer une expressivité sans époque, sans origine, presque mythologique... L’effet de fresques miniatures compte pour beaucoup. Fresco-secco, la méthode du plâtre peint est très ancienne. Michel Herreria connaît bien cette histoire et joue avec. [...]
L’exposition « Comment c’est » présente aussi une grande photographie murale de l’atelier de l’artiste. Le lieu de production des œuvres fait, lui aussi, son apparition comme le hors-champ indispensable. Il est peut-être l’ultime signe, trace ou indice pour comprendre les œuvres. S’il est surdimensionné, comme pour contraster avec la fragilité des œuvres, c’est aussi pour affirmer que l’atelier définit la production des œuvres d’art comme le bureau définit l’écriture. Ce hors-champ de l’atelier, habituellement secret, est dévoilé. [...]

Jérôme Diacre, « Comment c’est », texte de l’exposition (extrait), 2022

 

Sans nom, 2022
Série de 60 (sélection)
Peinture sur plâtre, 15 x 18 x 1 cm

 

Crédits photographiques : Michel Herreria