2018
Vues de l’exposition
Eponyme Galerie, Bordeaux
L’univers de Michel Herreria est peuplé de figures, de personnages, où se mêlent des gestes maladroits, des accidents inféconds ou d’étranges fascinations pour des objets du quotidien… comme en une sorte d’aventure humaine à mi-chemin entre l’étude entomologique et la chorégraphie de spectres étranges et attachants. La couleur est profonde et intense ; elle structure les espaces et les formes. Les lignes, faussement claires, parfois comme en réserve, tracent les pourtours de corps et d’actions indécis. Règne un climat de parodie dans une arène de malheureux indolents.
Pour l’exposition Arène des langages (2018) à la Galerie Eponyme, Michel Herreria joue avec les échelles et sollicite la précision du regard. Entomologiste : une série de 45 « grandes peintures de petits formats » présentent un ensemble de situations dans lesquelles les espaces et les corps surgissent par l’intensité de la couleur. Chorégraphe : 9 peintures sur papiers marouflés proposent une expérience plus théâtrale où des corps, des figures s’animent pour un balai dérisoire et mélancolique. Des expérimentations de pliages jalonnent et ponctuent l’exposition : espaces scéniques fixées au mur où se révèle la fragilité et l’élégance d’un jeu de dessins en ombres portées.
Contes philosophiques, peintures pariétales, études pour dispositifs scéniques… les œuvres picturales de Michel Herreria procèdent d’un langage qui murmure plus qu’il ne signifie, qui chantonne plus qu’il ne proclame.
Jérôme Diacre