DreamBank (Hyperdrawing)

  • {DreamBank}, 2019
    DreamBank, 2019
    Création graphique et scénarios algorithmiques : Claire Malrieux
    Modèle algorithmique : Sébastien Courvoisier
    Son : Alexandre Dubreuil
    Design : Laurent Massaloux
     
    Vue de l’exposition Autonomie zéro, présentée dans le cadre de la Biennale Némo, 2019
    Cité internationale des Arts, Paris
  • {DreamBank}, 2019
    DreamBank, 2019
    Création graphique et scénarios algorithmiques : Claire Malrieux
    Modèle algorithmique : Sébastien Courvoisier
    Son : Alexandre Dubreuil
    Design : Laurent Massaloux
     
    Vue de l’exposition Autonomie zéro, présentée dans le cadre de la Biennale Némo, 2019
    Cité internationale des Arts, Paris
  • {DreamBank}, 2019
    DreamBank, 2019
    Création graphique et scénarios algorithmiques : Claire Malrieux
    Modèle algorithmique : Sébastien Courvoisier
    Son : Alexandre Dubreuil
    Design : Laurent Massaloux
     
    Vue de l’exposition Autonomie zéro, présentée dans le cadre de la Biennale Némo, 2019
    Cité internationale des Arts, Paris
  • {DreamBank}, 2019
    DreamBank, 2019
    Création graphique et scénarios algorithmiques : Claire Malrieux
    Modèle algorithmique : Sébastien Courvoisier
    Son : Alexandre Dubreuil
    Design : Laurent Massaloux
     
    Vue de l’exposition Autonomie zéro, présentée dans le cadre de la Biennale Némo, 2019
    Cité internationale des Arts, Paris

 

DreamBank est une œuvre graphique générative sur écran qui nous révèle le songe d’une machine. Elle fait référence à la théorie de « l’esprit errance » de Wiliam Domhoff et engage la puissance énonciatrice du dessin dans une appréhension sensible des enjeux portés par les développements actuels de l’IA.

En associant les récits de rêves d’hommes et de femmes, stockés et analysés dans des banques de rêves aux comportements réactifs et aux gestes graphiques de l’algorithme, elle vise à explorer les perspectives narratives et spéculatives de la pensée algorithmique à travers l’errance d’un programme dans un territoire de mémoire. Elle se présente comme un dispositif qui nous invite à partager, à voir et à entendre l’activité onirique d’une machine dans un état de repos. Le rêve prend la forme d’une fabulation graphique immersive, générée et racontée en temps réel par la machine. Par son caractère continu lié à la forme générative, DreamBank propose une représentation dans laquelle nous ne pouvons anticiper et définir une trajectoire ou une histoire. Seul compte ce qui apparait dans l’espace sensible, tel quel.

Claire Malrieux

 

Vue de l'exposition De profundis ascendam, Abbaye de Maubuisson, 2022
Vue de l’exposition De profundis ascendam, Abbaye de Maubuisson, 2022
Crédit photographique : JM Rousvoal

 

 

Enregistrement vidéo du flux (extrait 1)

 

Enregistrement vidéo du flux (extrait 2)

 

Enregistrement vidéo du flux (extrait 3)

 

La métaphore de l’intelligence portées par les développements actuels de l’IA met en avant une vie artificielle et simulée qui prend comme modèle les capacités cognitives humaines. Pourtant, les capacités de calcul et l’extrême complexité des formes produites par les technologies computationnelles nous montrent que les machines ont une autre forme de pensée que la nôtre. Fondée sur une logique que nous connaissons bien, la machine, indéfiniment et sans objectivité, fait ce que nous ne pouvons pas faire.

Dotée de raison logique, elle exerce ses capacités de traitement de données, de simulations et d’erreurs à une échelle qui nous dépasse. Elle révèle ce que nous ne pouvons pas voir ; seuls lui manquent l’état d’esprit, l’errance et la déraison. Ceux-ci nous reviennent, inscrits dans nos neurones comme notre capacité à oublier, à imaginer et à rêver. Le rêve est par essence subjectif et semble évanescent. Selon la communauté scientifique, il pourrait n’avoir aucune fonction en terme de survie évolutive ou d’adaptation individuelle, pourtant il est un programme fertile qui arrive et qui nous arrive. En nous montrant nos préoccupations émotionnelles et nos affaires inachevées, il nous rappelle irrémédiablement ce à quoi nous tenons.

Aujourd’hui, l’étude systématique des rêves recueille, stocke, analyse et code des rapports de rêve dans des banques de rêves. Elle analyse le rêve en tant que processus cognitif relevant de la connaissance au même titre que la mémoire ou l’apprentissage. On étudie leurs fréquences, leurs présences ou absences, on définit leurs poids et leurs échelles de bizarrerie ou de menace. Mais s’il se réfère à l’expérience physiologique pendant le sommeil, seul le rêve rapporté par le récit a une existence objective ou publique. William Domhoff qui dirige l’équipe du laboratoire DreamResearch à l’université de Santa Cruz présente une théorie neurocognitive des rêves fondée sur les similitudes entre le rêve, la rêverie et l’errance de l’esprit. Il argumente la théorie de « l’esprit errance » dans laquelle le rêve est un sous produit accidentel de nos capacités cognitives et une simulation incarnée de notre pensée éveillée qui assure la transition entre rêve et rêve éveillé.

L’intelligence est dans la transition nous dit Catherine Malabou. Sa dynamique est celle du passage. _ Entre vie biologique, vie symbolique et vie simulée, l’AI engage la relation du vivant au non vivant dans une autre aventure que celle dépassée de leurs différences.

Claire Marieux, "Dreaming as Scheduled wandering (Errance programmée)", 2019

 

Diagramme du comportement de DreamBank
Diagramme du comportement de DreamBank
Crédit : Claire Malrieux

 

Projet soutenu par la Fondation des Artistes, le DICRéAM et la DRAC Île-de-France. Il est lauréat de la bourse « Brouillon d’un rêve, écriture et formes émergentes » de la Scam (2019).

 

HyperDrawing, une recherche qui engage la nature du dessin dans l’utilisation conjuguée de gestes graphiques, d’algorithmes et d’intentions de récit.