Vidéo, 5’43"
Accrochée à l’aide de sangles sur le toit d’une « quatre ailes » fourgonnette, je tente de décoller. La voiture se déplace lentement sur une petite route de campagne et traverse de part et d’autre le champ de la caméra.
Entre sensations mécaniques obsolètes et précarité d’un vol rêvé, je propose un geste, une situation dérisoire chargée d’une ambition démesurée.
Kristina Depaulis

Photographie de la performance, 80 x 120 cm
Collection Frac-Artothèque Nouvelle-Aquitaine
Cette performance entre dans la continuité d’une recherche sur l’absurdité poétique et inaltérable du vol humain.
Elle a été réalisée sur Tinos, une île grecque aux abords de la côte. Vêtue d’un vêtement de chantier couvert de plumes blanches, je tente de prendre la posture d’un envol planant pendant quelques minutes. Le point de vue de la scène est volontairement écrasant, affirmant une
gravité s’opposant irrémédiablement au geste. Dans cette attitude tragi-comique, un poème se construit à la manière de Don Quichotte.
Kristina Depaulis
À l’aide d’ailes parachutes, qui parent une chute irrémédiable, je tente de décoller avec acharnement mais sans succès. Les ailes se gonflent, se vident dans une respiration irrégulière menées par un mouvement oscillant en « poépathétique ». Une chorégraphie étrange se glisse comme un hommage onirique aux pionniers volants.
Kristina Depaulis
Envisagée dans un premier temps comme une tentative de vol urbain, l’expérience s’est progressivement déplacée en milieu rural sur un site animé par la volonté de préserver les espèces. Après une séquence de nourrissage préalable avec les naturalistes, j’ai tenté une première présentation d’appât de vol, espérant mon dos suffisamment appétissant pour inciter les oiseaux à soutenir un décollage. Le poids des ailes engrainées décuplé par la charge d’eau et de neige fondue suivi d’une désertion progressive de mes alliés ailés ont entériné l’échec. Non vaincue, octobre sera l’heure d’une nouvelle performance.
Kristina Depaulis

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Crédits photographiques : Antoine Gatet
©Adagp, Paris