Les oiseaux

L’œuvre Les oiseaux prend forme d’une vidéo contextuelle et participative envisagée comme une tentative de vol collective, la tête en bas.
Le projet se déroule en deux temps : le premier prend la forme d’un événement rendez-vous où les gens sont invités à venir faire une tentative de vol devant une caméra ; la scène se construit dans l’espace où la vidéo est ensuite projetée à l’envers, projection qui se fait dans un second temps, lors de l’exposition.
À partir d’une idée assez simple qui consiste à accrocher « les oiseaux » au plafond la tête en bas, se déploie toute une série d’évocations : d’abord le jeu de se trouver face à une caméra, de se mettre en scène en situation impossible ; puis, une forme d’expérience ludique vouée à l’échec qui pourtant contient toute la rêverie humaine du décollage spontané. Enfin, une mémoire se construit par accumulation des différentes formes que revêt cette idée.
Chaque fois que la pièce est proposée elle nécessite une reformulation pour le lieu d’accueil qui en fait un objet éphémère. Les vidéos s’empilent comme une mémoire obsolète qui ne peut se rejouer que dans chaque lieu d’origine. Cette dimension rejoint l’idée de construction de strates temporelles : le temps de la capture qui est lié à une expérience du corps dans son présent, la restitution de la capture dans le temps de l’exposition et enfin son archivage dans l’attente d’une nouvelle projection dans le lieu source.
Enfin, l’ensemble des ces tentatives rejouées la tête en bas, tisse une trame entre jeu et drame, comme des « Icare » tournés irrémédiablement vers la terre.

Kristina Depaulis