Conversations

Il se joue en « face à face » ou en « face à tranche » et évolue entre l’espace d’exposition et l’espace public. Sa forme est en expansion, chaque nouvelle expérience augmente le nombre de panneaux et prolonge ou recouvre les conversations précédentes. Ce métier à broder revisite les métiers de bois individuels et prend la forme de pièces de puzzle pouvant se déployer. Chaque pièce de tissu venant se loger dans le métier est constituée de deux morceaux inscrits en recto/recto ou en verso/verso afin de placer chaque joueur en situation égale et de permettre un glissement dans l’entre deux. Plusieurs outils sont mis à disposition, accompagnés d’une gamme variée de texture de fil blanc jouant entre rudesse, délicatesse et disparition des traces laissant la place à l’expérience. Dans le travail de l’aiguille chacun associe, croise, accompagne, gêne, empêche le geste de l’autre sans jamais mesurer l’intégralité du résultat. Les situations proposées glissant dans l’espace public engagent des conversations au-delà de celles menées dans l’espace de la salle d’exposition, et jouent de la familiarité de la couture pour investir une mise en lien qui n’a d’autre vocation que de créer du commun. L’objet, une fois de retour, se replie, se range ou se redéploie et réengage de nouvelles conversations. Les toiles sont conservées et réinvesties durant toute la durée d’exposition jusqu’à ce que de nouveaux panneaux soient ajoutés et proposent de nouvelles toiles.

Kristina Depaulis

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