Ghislaine Portalis dans ses recherches et questionnements sur le statut de la femme et les œuvres des XVIIe et XVIIIe siècles décrypte depuis plusieurs années les contes de Perrault ou des frères Grimm. Un salon est dédié au conte de Barbe bleue de Charles Perrault. Conte d’une grande cruauté dans lequel Barbe-Bleue égorge ses six épouses pour n’avoir pas respecté l’interdit...
Sœur Anne, ne vois-tu rien venir ? dessins réalisés par perforation, évoquent les robes des six épouses assassinées, dans lesquels la violence de l’acte est représentée par des flèches ou des couteaux, signifiant ce féminicide. Une série de grands dessins (200 x 120 cm) superpose les six robes telles des poupées russes, celle de la petite fille jusqu’à celle de l’épouse, jouant sur la temporalité du cycle de la vie, du cycle de la femme. [...]
À la dérobée d’un paravent réalisé par l’artiste, se cachent suspendus par des cintres, six dessins (77 x 67 cm) de robe réalisés au feutre argenté piqués d’aiguilles de couturière à l’emplacement du sexe pouvant évoquer les douleurs féminines, menstruation, viol, défloraison, avortement...
Le paravent objet tout autant érotique que protecteur, nous pousse à la curiosité pour découvrir ce qui s’y cache, telle la porte qui obture l’accès à la chambre de l’horreur de Barbe-Bleue.
Christel Pélissier-Roy
Extrait du catalogue de l’exposition Camere dell ecco au Pavillon Vendôme, 2023
Sœur Anne ne vois-tu rien venir, 2022-2023
Série de 6 dessins. Papier aquarelle Arches piqué avec une aiguille de tapissier, 200 x 120 cm (chacun)
Les mains coupées, 2014
Extrait de conte des Frères Grimm. Papier aquarelle Arches piqué avec une aiguille de tapissier, feutre noir et rose, 130 x 160 cm
Crédits photographiques : Ghislaine Portalis
Crédits photographiques : Grégoire Vieille (sauf mention contraire)
© Adagp, Paris