
Performance réalisée à partir de divers éléments collectés
Vues de l’exposition dans le cadre du prix d’art Robert Shuman, Cercle cité, Luxembourg, 2019
En août 2018, j’ai suivi les traces de la Baghdadbahn, chemin de fer construit par l’Allemagne à partir de 1890 pour connecter Berlin à la capitale irakienne. Héritier de l’impérialisme économique du XIXe, ce train aurait été imaginé pour rapatrier des pièces archéologiques grandioses depuis la Mésopotamie jusqu’aux vitrines du Pergamon Museum. J’ai emporté dans mon périple une reproduction d’un taureau ailé de Ninive (voir Dual Use), trouvé dans ce musée de Berlin. Sachant que ma tentative d’aller jusqu’à Bagdad était vouée à l’échec, j’ai collecté dans chaque gare une pierre de ballast sur les quais. Cette collecte réalisée jusqu’à la frontière syrienne est dévoilée dans une lecture-vidéo qui mélange images et récits issus de mon voyage dans une lettre adressée au taureau ailé de Mésopotamie, victime des destructions de Daech en 2015. En refaisant ce trajet dans le sens inverse des réfugiés d’aujourd’hui, ce projet évoque les liens entre notre actualité, l’invention de l’écriture dans le berceau de notre civilisation et l’écriture complexe de l’histoire au fil du temps.
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Lamassu, taureau ailé de NinivePapier peint réalisé à partir d’un serre-livre (voir Dual Use), 90 x 200 cm
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Paysage fantasméImpression sur plexiglas transparent, 70 x 100 cm et morceau de rail
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Travelling sur les rails aujourd’hui militarisés entre Mardin et Nusaybin, qui constituent la frontière entre la Turquie et la Syrie
Vidéo HD de 25 min., écran 7 pouces, diffusée dans une structure en acier et bois
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Photographie numérique de la voie ferroviaire à Mardin
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Photographie numérique de la voie ferroviaire à Nusaybin
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Tracé de l’itinéraire du voyage
Document préalable au voyage entrepris -
Dessin de la Baghdadbahn réalisé par le chef de gare à Mardin
Présenté dans un panneau rétroéclairé au sein de l’installation
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Cailloux récupérés dans chaque gare du parcours ; le 12e n’a pu être collecté car il était alors impossible de franchir la frontière de la Syrie
12 tirages jet d’encre, 30 x 40 cm (encadrées)
Texte : Anaïs Marion
Crédits photographiques : Anaïs Marion
© Adagp, Paris