En février dernier, Johann Milh était de retour à Bordeaux après six semaines passées à Hyderabad, au sud de l’Inde dans le cadre d’une résidence croisée entre Bordeaux Métropole et la capitale de l’État du Telangana. Lors de ce séjour, ce diplômé de l’école des Beaux-arts de Bordeaux né en 1980 à Basse-Terre en Guadeloupe s’est plongé dans l’histoire diamantaire de cet ancien royaume de Golconde.
« En faisant des recherches, j’ai découvert que nombre de diamants très renommés avaient été extraits des mines de Golconde. Et notamment le diamant bleu de la Couronne de France, aussi appelé Bleu de France, Violet de France ou Bleu de Tavernier, du nom du négociant français qui l’a rapporté d’Inde pour le vendre à Louis XIV. »
Toiles inédites
Retraçant l’odyssée de cette pierre précieuse, le peintre se fascine pour son parcours épique et rocambolesque. On retrouve ainsi la gemme dans l’insigne de l’Ordre de la Toison d’or. Volée en 1792, elle disparaît pendant plus de 20 ans avant de réapparaître en Angleterre
dans la collection d’un banquier fortuné (Thomas Hope). Réputé maudit en raison des destins tragiques essuyés par maints de ses propriétaires successifs, le Hope (comme il se fait désormais appeler) irrigue de manière fantomatique les toiles inédites de Johann Milh présentées à l’agence BAM qui a coordonné cette résidence d’artiste croisée. Entre attraction et gravité, les motifs géologiques et historiques prennent leurs distances avec leurs essences respectives pour transporter d’autres imaginaires.
Anna Maisonneuve, Sud Ouest, 14 juin 2019
> Documentation des œuvres réalisées lors de la résidence à Hyderabad