Il y a deux façons d’inscrire des choses dans le ciel, soit faire des gratte-ciel, c’est affaire d’hommes d’affaire, soit faire des objets volants, c’est affaire d’extraterrestres. Thomas Lanfranchi crée des cerfs-volants gigantesques. Ce sont des sculptures géométriques avec du vent.
Rien de solide, mais du changeant qui accepte un instant de ne pas changer.
Il écrit son journal sur des bouts de papiers épars. Puis il trie ces fragments pour faire des livres. Une guêpe dans le K-way est le premier. On y remonte à l’origine du cube. Quand il n’avait pas encore de matière. On pouvait alors le faire décoller par la seule force de l’esprit. Ce livre est le récit d’une fascination. Depuis les ovnis jusqu’aux ailes des oiseaux, tout est prétexte à envol. Jamais illuminé, mais toujours loufoque, il est une rencontre unique avec un artiste et sa création.
Texte de la quatrième de couverture
Comment parler de l’air, de l’eau, des rochers, du sable et des arbres, comme eux parleraient de nous…
Il y a une émotion non savante, que seule la poésie, les arts vivants et la performance peuvent faire ressentir.
Gilbert, qui faisait des bars de la rue d’Endoume sa paroisse, était lui aussi plus inspiré par le zinc du comptoir que par le réel.
Riscle (Gers), le 19 novembre 1992
Raconté par Mme Daurensan, un soir, après le repas dans sa ferme en bord d’Adour.
Je me promenais dans les Barthes avec mon chien (un épagneul breton).
J’entends le bruit sec d’une portière de voiture qui claque.
Derrière la haie qui se trouve à ma hauteur droite, j’aperçois le buste de profil d’un homme qui marche.
Nous cheminons ainsi côte à côte pendant quelque temps séparés par la haie.
Curieusement, mon chien n’aboie pas, il devient craintif, semble troublé et se colle contre mes jambes. Un peu plus loin, je me trouve face à face avec un individu à l’aspect étrange mais avenant, il est vêtu d’une combinaison blanche très saillante et porte sous son bras, ce qui me semble être un gros dictionnaire.
Il me regarde en souriant.
Plusieurs heures plus tard, je reviens à moi, je suis couchée dans l’herbe au bord du sentier à l’endroit de la rencontre.
Mon chien est près de moi et semble en pleine forme.
Suite à cette étrange rencontre, nous avons vu avec mon mari, pendant plusieurs jours, de grandes lumières, de jour comme de nuit, provenant de la gravière abandonnée au bout de notre terrain et très souvent des boules jaunes et lumineuses qui nous survolaient.
Une voisine, à qui j’en ai parlé, n’a rien vu.
Pendant près d’un mois, j’étais très fatiguée et épuisée psychiquement.
Le 4 janvier 1994
J’ai rencontré Fernande, amie d’enfance de ma voisine Madame Priam dans un café de Barcelone du Gers. Ayant sans doute pris connaissance par cette dernière de mon intérêt pour l’ufologie, elle tenait à me rencontrer.
Les faits ont lieu en 1990.
Par une belle journée d’avril, elle part seule à pied, en bord d’Adour, près du village de Cazère, pour cueillir des jonquilles.
Au détour d’un gros rocher que contourne la rivière, elle se trouve en face d’un homme de taille moyenne, vêtu d’une combinaison rouge vif, de laquelle émanent de courtes flammes…
Paraissant aussi surpris qu’elle de la rencontrer, l’individu lui parle, mais ses paroles, bien qu’il articule avec soin, n’ont aucun sens, et les mots, que notre interlocutrice apparente à un gazouillis, sont inaudibles.
En se retournant, il lui montre avec insistance le rocher couvert de mousse. Il a un abord timide, plutôt engageant, mais reste à distance quand elle fait mine de s’approcher.
Bien que la saison soit encore fraîche, elle ressent en sa présence, une chaleur agréable et apaisante.
Machinalement elle regarde sa montre, il est 14 heures.
L’homme semble porter un vif intérêt pour l’objet puis, après lui avoir fait un signe de la main, disparaît derrière le bloc de pierre.
Quelques instants plus tard, une lumière vive envahit le sous-bois comme une explosion silencieuse.
Stupéfaite, elle rentre chez elle.
Elle revient le lendemain sur les lieux, avec une amie. Étrangement, près du rocher, elle se sent envahie par une chaleur bienfaisante, son amie ne ressent rien.
Par curiosité, je suis allé me promener avec elle, au moment de la floraison des jonquilles, au lieu-dit.
Pendant qu’elle confectionnait avec soin de petits bouquets, j’ai fait le tour du rocher. Un peu ému, je me suis assis dos à lui dans l’herbe. Lentement, transmise par un léger picotement, j’ai ressenti une douce chaleur m’envahir.
Fernande parut heureuse que je puisse faire à sa suite cette expérience.
Au retour, en m’accompagnant chez moi en voiture, elle m’a permis de retranscrire cette histoire.
Il y a au musée de Sainte-Croix à Poitiers, un tableau, de petit format, représentant un homme nu de couleur rouge vif, comme couvert de feu, qui se tient en coin de toile à l’orée d’un bois. L’œuvre est d’Odilon Redon.
Son souvenir m’évoque cette rencontre peu commune.
Extraits (p. 5 à 11)
© Adagp, Paris