[...] Les personnages représentés, ou parfois seulement évoqués, par Ludovic Beillard dans cette exposition ne sont pas à proprement parler des yôkai. Pas plus mort que vif.
L’exposition Tu vas manger un pied bouche cherche à comprendre ce qui se joue dans l’extrapolation d’un sentiment, ou comment la puissance d’un sentiment pourrait venir à ce point marquer le corps.
Cette idée de disproportion, d’extrapolation et d’étirement se manifeste tout autant dans le sujet choisi que dans le traitement utilisé des matériaux.
Chez Ludovic Beillard, il y a toujours cette volonté, non pas de casser, mais d’étirer le geste, de le tordre à l’excès, de ratatiner le médium l’un dans l’autre, de déformer démesurément la matière, d’exagérer le trait. Ce n’est pas un hasard, s’il s’est naturellement tourné vers le latex pour penser et réaliser les sculptures de l’exposition - les propriétés naturelles du latex assurant résistance, flexibilité et malléabilité à une sculpture s’étirant presque à volonté -. [...]
Coraline Guilbeau, texte de l’exposition (extrait)