Sécu Surface I (Arthur, ses cousines et ses tantes)

Sécu Surface I (Arthur, ses cousines et ses tantes), 2016
Installation : carton, bois, papier non tissé imprimé, cire, dimensions variables
Production : Les Abattoirs, Frac Midi-Pyrénées et le CIC Sud-Ouest
Vues de l’exposition du Prix Mezzanine Sud, Les Abattoirs, Toulouse, 2016

 

Le monde engendré par l’imaginaire de Lou-Andréa Lassalle vit de l’histoire de la réalité des membres de sa famille. Lou-Andréa mène son travail en faisant évoluer des personnages que ces derniers lui ont inspirés. Depuis 2012 elle gravite entre Bordeaux et Caylus son village natal, duquel on dit qu’il abrite depuis son retour une tribu, une société secrète qui célèbre des masques...

Aux Abattoirs, Lou-Andréa Lassalle met en scène notre monde dans un décorum architectural saturé de motifs de têtes coupées, reliées entre elles par leur chevelure, qui tissent le récit d’un monde entre les vivants et les morts. La pièce est presque vide, le décor s’installe par la dissémination des têtes qui se répandent sur les murs. Un bateau dans la tempête vient en écho compléter cette Cosmogonie qui se fonde sur les visages de la famille de l’artiste.
Un trompe-l’œil de têtes coupées sur un papier peint, une tête voguant sur un bateau ou sous le bras d’un gardien, autant de symboles qui renvoient à la figure classique de la décapitation. La mythologique Judith tenant la tête d’Holopherne, la décollation de Saint Jean-Baptiste, Botticelli, Mantegna, Cranach, Titien, Caravage… de la Terreur aux têtes réduites des Jivaro, des cultures précolombiennes Maya où la décapitation de l’ennemi était une précieuse offrande aux dieux à la tête coupée, trophée de guerre qui renvoie à la triste actualité de la barbarie terroriste. L’œuvre de Lou-Andréa se nourrit de ces récits issus de l’histoire et de notre actualité.

Lou-Andréa avec Sécu Surface nous plonge profondément sous la surface de la représentation, à la recherche de l’horizon. Son dispositif immersif au-delà du réel, une mise en scène théâtrale et cinématographique traduisant son espace mental font régner une inquiétante étrangeté...

Valentin Rodriguez

Commissaire de l’exposition

 

Vaisseau-gémellaire, 2016
Carton, résine, cire, cheveux synthétiques et naturels, 60 x 38 x 50 cm

 

(Princesse), 2016
Carton, éclairage, céramique, 130 x 190 x 60 cm

 

Mathilde, Alice et Arthur I, 2016
Trompe l’œil : peinture numérique, impression sur papier non-tissée, 200 x 150 cm
Réalisé en collaboration avec Benjamin Chavigner

 

Lou-Andréa=Salomé I, 2016
Carton, cire, cheveux synthétiques et naturels, 20 x 20 x 17 cm

 

Maman et sa sœur I, 2016
Impression sur papier non tissé, dimensions variables

Crédits photographiques : Lou-Andréa Lassalle-Villaroya