Salomé III

Sur la tour de gauche à l’entrée du château, posé comme une sentinelle à l’intérieur, il y a un grand panneau lumineux de 2 mètres par 1,60 mètres. Il s’élève au-dessus de la tour de un ou deux mètres. De loin c’est une image énigmatique, quelque chose de géométrique le centre d’art aurait-il accepté de devenir le support d’un panneau publicitaire ? De quel organisme fait-il la promotion ? Si l’on s’approche, quand on parvient à discerner l’image sombre, c’est un paysage d’extérieur, une sorte de cour très chargée qui semble avoir déjà bien vécu et supporté le temps et la végétation. Différents éléments composent un décor qui semble rappeler les jardins à la française. Des spots lumineux connotent soit une volonté de théâtraliser l’environnement ou bien même d’en faire un plateau de cinéma, soit une volonté de sécuriser par la lumière cet endroit malfamé pour y combattre l’obscurité. Y aurait-il eu une nouvelle décision de restructuration de l’espace intérieur du centre d’art ? De nouveaux chantiers avec des architectes fantasques venus tout bétonner avec un certain goût pour le kitsch. Projet à peine esquissé qu’il sera déjà recouvert de sa propre obsolescence.
Ne subsistent dans ce paysage que les lumières et les jets d’eau qui prouvent une activité encore là, qui supposent un présent actif. Dans les panneaux publicitaires subsistent des images éclairées au néon, ce sont chacune des réinterprétations personnelles des différentes peintures que Cranach a réalisées autour de la figure de Salomé et la décollation de St Jean Baptiste.

Lou-Andréa Lassalle-Villaroya