Paysage suspendu

 

Paysage suspendu, 2021
Contreplaqué peint et arraché, 375 x 650 cm
Avec Les roches errantes, d’après Tony Smith (2019)
Vue de l’exposition Allons voir !, Grange de Récy, 2021

 

Devant la double porte de la grange de Vinon, le visiteur est saisi par l’effet perspectif du cadre répété des poutres rythmant le volume intérieur. Dans la ligne de fuite du regard, Paysages suspendus constitue une sorte d’échappée visuelle au fond du bâtiment. Les panneaux placés bord à bord, préalablement peints en blanc puis écorchés, créent un dessin abstrait où chacun peut discerner des morceaux de paysages, à différentes échelles. La surface immaculée contraste avec l’effet de profondeur et de texture du bois mis à nu. Venue de la peinture puis investissant la sculpture, la pratique de L. Combeuil se situe dans un va-et-vient. Il puise régulièrement dans l’histoire de l’art des formes issues d’œuvres d’artistes qui l’ont précédé. Il les reprend pour interroger les notions d’espace, de combinaisons possibles, en donner sa propre lecture.

 

 

Au sol sont disposées Les roches errantes, d’après Tony Smith, série de cinq sculptures. Les volumes géométriques de bois et de toile réinterprètent ceux en métal de l’artiste états- unien. T. Smith les avait pensé pour être exposés en extérieur, dans des configurations à chaque fois différentes selon les lieux. Posés sur les frêles chariots, ils sont ici dotés d’une mobilité possible, emportant avec eux les copeaux de bois détachés de la surface verticale. Ils évoquent l’idée d’un départ, d’un arpentage imminent du territoire.

Gunther Ludwig, « Paysages suspendus », 2021 (extrait)

Texte de l’exposition Allons voir !, Grange de Récy, 2021

 

 

Crédits photographiques : Ladislas Combeuil
© Adagp, Paris