Nous ne confierons pas nos corps au repos, 2021
Images de la vidéo réalisée à la piscine Saint-Jean à Blois (aujourd’hui détruite)
Prise de vue : Céline Domengie
Nous ne confierons pas nos corps au repos, 2021
Images de la vidéo réalisée aux haras national à Blois
Prise de vue : Céline Domengie
Nous ne confierons pas nos corps au repos, 2021
Images de la vidéo réalisée à la maison d’Albert Poulain à Blois
Prise de vue : Céline Domengie
Traverser, parcourir, circuler, fouler, soulever, effleurer, déposer, épuiser, fatiguer, déformer, reformer, inscrire, déplacer, frotter, glisser, caresser, fendre, remuer, agiter, brasser, embrasser l’espace.
Trois lieux de la ville de Blois investis par des corps, qui les découvrent dans le même temps, pour quelques heures. Trois temps de dépenses.
Des lieux qui ne sont plus en activité, des lieux au repos, entre deux. En attente soit de changer radicalement d’usages, soit d’être démoli pour l’un d’entre eux. Des lieux vides, ou presque. Vidés de leur contenu matériel en tout cas. Des lieux nus.
Chacun voué à une activité précise, avec une architecture dédiée.
Chacun témoignant de l’activité culturelle et économique de la ville et fortement ancré dans la mémoire collective des blésois.
Une piscine municipale, un haras national, la maison bourgeoise d’un célèbre industriel.
Occuper tour à tour ces lieux par nos corps engagés dans une dépense donc, dépense physique, dépense d’énergie, sans intention précise… a priori.
Revisiter ces lieux par l’intermédiaire de gestes qui ne sont pas en lien direct avec leurs activités passées. Parcourir les volumes et espaces intérieurs en fonction aussi de nos rythmes propres.
De nos corps banals, ordinaires, quotidiens.
Quels types de circulations, de déplacements, de gestes, d’énergies, ces lieux vont-ils faire émerger pour chacun d’entre nous ?
Une autre manière de les interpréter et par là d’en modifier nos perceptions.
Suivre les couloirs de nage sous plus de deux mètres de profondeur, à sec.
Lire l’architecture, au pas de course.
Se confronter à la densité de ces espaces, s’appuyer sur l’invisible, se mouvoir, se positionner, en réponse à un volume, une direction, une distance, un rai de lumière.
Des corps qui s’agitent, qui remuent, qui se dépensent, se délestent… de quoi ?
Des vanités, non figées dans leurs représentations, mais en mouvement, et qui tirent toute leur force de cette dépense justement.
Se délester et non pas perdre. Cette énergie déployée ne disparaît pas, ne s’évapore pas. Elle se dépose. Vient s’ajouter, comme une strate supplémentaire, à celles portées par ces espaces. Chaque pas, chaque saut, chaque foulée, vient soulever et troubler ce palimpseste, avant qu’il ne se re-dépose à nouveau après notre passage.
Véronique Lamare
Lire l’entretien avec Céline Domengie
© Adagp, Paris