« Mano a mano »

Vue de l’exposition « Mano a mano », Espace Pour l’Art, Arles, 2016

 

[...] Une empreinte de doigt (une salissure), une barre d’acier qui renvoie à un certain art minimal avec un trait très autobiographique, un appareil de vision où nos yeux sont cachés par deux mains, qu’y-a t-il à voir ? Un dessin figuratif : Nous ne pouvons là nous tromper. Il s’agit du dessin du premier rivage derrière le mur de la galerie, du premier outre-mer à la perpendiculaire de ce mur, comme vu par une fenêtre. C’est une pointe, près de Gourbit, en Algérie. Je ne me suis pas trompé, puisque j’ai trouvé ces informations sur internet ; qui plus est, sur google earth {note}1. Et l’on sait la capacité de cette entreprise à localiser quelqu’un ou quelque chose. Le paysage de cette pointe est en réalité, à l’écran, fait de facettes, recréée numériquement. Est ce que je vous trompe alors dans cette version re dessinée, plus proche pourtant d’« un » paysage que de celui trouvé sur internet ? Je crois surtout que la question est celle du regard que l’on porte sur l’autre rive {note}2. [...]

Pierre Labat, « Dois-je me tromper (Lettre à Laetitia Talbot) » (extrait)

 

Le doigt du tsar, 2016
Acier, 200 x 10 x 0,6 cm

 

Mano a mano, 2016
Sueur sur cuivre, 15 x 15 cm

 

L’autre rive / Gourbis, Algérie, 2016
Wall-drawing, 400 x 30 cm

 

L’Arpenteur, 2016
Acier, plastiline, 150 x 42 x 40 cm

 

Crédits photographiques : Marie Tancré
© Adagp, Paris

1Je me permets d’appuyer sur l’aspect ironique de cette phrase

2Une œuvre de 2014, présentée à l’artothèque de Pessac dans l’exposition « Charleston », s’appelait Amerigo Vespucci, du nom du navigateur portugais