Ces deux installations in situ Le pré carré I et Le pré carré II sont élaborées à partir de cyanotypes et d’éléments de présentations trouvés sur places.
J’ai cru, en regardant les planches des atlas militaires du 17e et 18e siècles, que les fortifications rehaussées de lavis rose et vert sortaient plutôt d’un herbier que d’un traité d’architecture militaire. L’expression « pré carré » est attribuée à Vauban pour définir la ligne de fortifications qui dessinait la frontière du royaume. Elle définit ici mon cabinet de curiosités botanique et cartographique sur les liens qu’entretiennent le patrimoine militaire et la végétation. Les cyanotypes qui reprennent des plans de fortifications sont virés à la ronce – plante bien connue pour marquer des délimitations. Leur mode de présentation évolue en fonction des lieux où l’œuvre est exposée.
En reprenant l’expression « pré carré », initialement attribuée à un concept de Vauban pour définir la ligne de fortifications qui dessine la frontière du royaume au 17e siècle, je me suis penchée sur les liens qu’entretiennent le patrimoine militaire et la végétation. Inspiré du cabinet de curiosité, de l’herbier et de la cartographie, Le pré carré mêle échantillons de collecte, impressions numériques, documents d’époque et techniques de tirage anciennes, notamment le cyanotype viré à la ronce – plante bien connue pour marquer des délimitations. Utilisées pour camoufler, soigner ou piéger, les plantes réinvestissent ainsi ces terrains désarmés dans le paysage d’aujourd’hui.
Invitée à installer mes recherches dans la citadelle de Brouage, elle-même construite en étoile, j’ai constitué un herbier de fortifications classés en fonction de leur emplacement géographique : les Littorales, les Fluviales, les Insulaires.
Textes : Anaïs Marion
Crédits photographiques : Anaïs Marion
© Adagp, Paris