Le triptyque comprend Le Fugitif, Le Souterrain, et Bathyscaphe. Ces trois pièces sont pensées comme des expériences, et interrogent l’existence d’œuvres qu’on ne peut pas voir. Chacune a donné lieu à une vidéo documentant les actions mises en place et les questions soulevées.
Je suppose qu’il y a nécessairement des limites à l’existence d’une œuvre. Partant du postulat qu’elles sont indéfinies et qu’on ne peut que les approcher le plus possible sans jamais les atteindre, je décide malgré tout de partir à leur rencontre. C’est dans les expériences que je mets en place pour chercher ces limites que se trouvent mes pièces. Je me donne à voir, hésitant et perdu dans cette recherche avec auto-dérision.
Le Fugitif est le premier volet du triptyque.
Matthieu Sanchez
Le protocole :
- Se costumer en fugitif ;
- Vider ma voiture, ne laisser qu’un vieux paquet de cigarettes, une mallette cadenassée, une liasse de billets et un réveil qui fait tic-tac dans le coffre ;
- Rouler et jouer le rôle d’un fugitif en cavale pendant une nuit complète, quoi qu’il arrive, le soir de Noël.
Images extraites de la vidéo
« Le 24 décembre j’ai vidé ma voiture, les poches de mon manteau, de mon pantalon. J’ai pris avec moi cent-vingt euros en liquide, mon permis et un vieux paquet de cigarettes écrasé. [...] J’ai posé un vieux réveil bruyant au fond de mon coffre vide, j’ai enfilé ma casquette des Jets, une équipe de baseball américaine, puis j’ai filé hors de Bruxelles. [...] »
Extrait du texte lu dans la vidéo
Crédits photographiques : Matthieu Sanchez