Scène 1.
Il arrive dans la salle, et pose son manteau. Il s’assoit sur son fauteuil, se change, et investit l’espace.
Le théâtre : Il est temps de s’y mettre. Je suis sur que dans cette salle on peut faire des choses extraordinaires. Henrik Ibsen a écrit « Petit Eyolf », que je vais mettre en scène. Ça raconte le déchirement d’un couple suite à la mort de son enfant. Allmers, le père, a décidé d’arrêter la rédaction de son ouvrage sur la responsabilité humaine pour se consacrer pleinement à son fils Eyolf. Malheureusement pour lui, son fils est parti trop vite. Il s’est noyé ! Sa fascination pour la dame aux rats qui a le pouvoir de les faire couler y est sans doute pour quelque chose. Toute mise en scène nécessite un long travail de préparation ! Il faut être généreux, donner vie à ce qui est décrit sur le papier. Et pour ce faire, je vais mettre les moyens nécessaires : traduction, adaptation, scénographie, lumière, chorégraphie, costume, voilà, c’est un bon début !
Elle le rejoint 30 minutes plus tard. Elle retire ses baskets et s’avance vers lui.
Le théâtre : Ah ! Te voilà déjà.
La performance : Salut ! Qu’est c’que tu fais ?
Le théâtre : Je me prépare avant d’aller chercher mon public.
La performance : C’est aussi le mien.
Le théâtre : Où l’as-tu rangé d’ailleurs ?
La performance : Dans la commode, tout au fond.
Le théâtre : Parfait !
La performance : En attendant c’est moi qui vais jouer avec ! J’ai quelque chose à lui faire faire.
Le théâtre : Maintenant ?!
La performance : Oui !
Le théâtre : Sans réelle préparation ?
La performance : J’ai une idée en tête ! Et de toute façon, il y a des différences entre nous.
Le théâtre : Là, tu as tout faux !
La performance : Bon, c’est bien gentil mais moi, j’ai du Tino Seghal à mettre en place. C’est tout simple ! J’aurai déjà fini quand toi-même, n’en sera qu’au premier quart de tes cogitations !
Le théâtre : Ca, c’est c’qu’on verra !
Elle va directement vers le meuble, sort le public du tiroir, le pose par terre, puis s’assoit en tailleur.
Le théâtre, la voyant faire : Tu sais qu’il y’a la scène pour ça !