En 1874 est publié un carnet de voyage intitulé L’Espagne abondamment illustré de gravures de Gustave Doré. Cet ouvrage résulte de ses nombreux séjours en compagnie du collectionneur et écrivain Jean-Charles Davillier dans le sud de l’Espagne, au contact des communautés gitanes. Le texte documente les fêtes populaires locales et retranscrit de nombreuses chansons de tradition orale qui trouvent un écho dans les gravures les accompagnant.
Je me suis emparé de la gravure représentant « un mendiant centenaire et sa petite fille » pour subtilement altérer l’identité de la jeune femme. Empruntant des éléments aux autres portraits du recueil – un visage anguleux, des épaules robustes, une forte pilosité – la gitane renait sous des traits plus virils. Ce portrait apparaît dès lors comme une possible incarnation du personnage ambigu de La tarara, comme si Gustave Doré avait un jour croisé sa route
Nina Laisné
La tarara, 2017
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Crédits photographiques : Nina Laisné