Du ghettoblaster des années funk ou hip hop aux crachats des téléphones dernier cri, le son signale, il dresse une carte mouvante de tribus et impose des étiquettes de bourreaux et de victimes, il est dictature.
Phénomène récent : le rassemblement ne paraît plus être au premier plan, ce qui était convivial, communautaire, fédérateur, festif, même, s’extrêmise pour devenir une déclaration de guerre, une insurrection, lancée par un tireur isolé. Il ne s’agit plus de musique pour danser mais de l’irruption soudaine - et portée par la technologie - de l’anarchie dans le quotidien réglé, ordonné, d’une communauté. On y retrouve une marginalisation volontaire, explicite, à laquelle s’identifier.
L’anecdote agressive devient révolte aux accents adolescents plus si sourde que ça, elle hurle, par les hauts parleurs nasillards. A l’instar des rave parties ou autres bloc parties. C’est une expression de violence, délétère, qui n’est pas dissimulée, mais qui éclate, défiante, au grand jour.
Marie Sirgue