[...] Il s’agit d’une œuvre qui invite le spectateur à se projeter ou du moins à projeter son corps, à l’impliquer dans le processus de création. Chacun doit trouver sa place, sa posture, et créer de ce fait sa propre vision de l’œuvre et de son contexte environnant. C’est dans cette logique que le trouble, s’installe notamment via cette nouvelle conception de prendre en compte l’espace, une exploration quelque peu conceptuelle et minimale sans valorisation interne ou externe du lieu, de l’espace, ni de l’œuvre. Ce trouble se vit, se ressent autant visuellement que physiquement. Les deux univers sont soumis aux mêmes règles, aux mêmes lois et leur confrontation nous mène dans un milieu parallèle, régie par des forces invisibles qui jouent avec l’œuvre et son architecture, interagissent, en d’autres termes celui d’un espace ouvert sur le monde, une esthétique certaine, originale, inédite, unique.
Tout semble ne tenir qu’à un fil, tout est question d’équilibre. Le visiteur est dans l’attente imminente d’une hypothétique chute. Mais à l’instant T même de sa chute, l’œuvre n’a plus lieu d’être, elle est plus en possession de son essence, de son dessein, voire même de son aura. [...]
Marlène Bréard, « Une forme de rencontre avec l’Autre », 2010 (extrait)
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