« Le premier geste de M. Andersson consiste à tendre de noir toute la toile. Comme on ferme les yeux pour aller à la rencontre de ses visions intérieures. Naissent alors les images sur l’écran tendu, violentes, heurtées, jetées d’un geste vif mais déjà élaborées et occupant tout l’espace. Puis c’est à nouveau le recouvrement : avec ses mains en truelles, Maya barbouille de terre ses taureaux égyptiens, ses vénus préhistoriques et agneaux christiques. Terres chaudes, terres colorées, matériau chargé d’histoire lui aussi. Toutes ces figures sont comme enfouies sous l’écorce grenue. C’est alors comme un archéologue excavant ses fouilles, que de mémoire elle regratte et regrave dans la pâte les formes et les signes qui l’habitent. A l’image de pétroglyphes remontés de l’aube des temps mais qui raconteraient le monde au présent. »
Françoise Jaunin
Extrait de Signes de terre, Voir n°62 (exposition à la galerie Numaga), 1989
Crédits photographiques : Frédéric Delpech
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