Une nuit à BFM, l’annonce Facebook avec le visuel : bientôt sur vos antennes.
L’émission Grand Angle de Bruce Toussaint revient sous un nouveau nom : Tonight Bruce Infos. Deux heures de décryptage de l’actualité présentées par Bruce, sa bande, et leur nouvelle associée : Lou-Andréa Lassalle. Des membres du gouvernement (Angèle et Clara Luciani) seront reçus dans le prochain numéro. D’autres mesures s’apprêtent à voir le jour pour être débattues à l’assemblée. Nous tenterons d’en savoir un peu plus...
TONIGHT BRUCE INFOS : 22h/minuit
ACTE 1
Lou-Andréa Lassalle : Bienvenu dans Tonight Bruce Infos. Les dernières annonces du gouvernement interrogent. Professions, milieux sociaux, sont-ils en mesure de fédérer ? Ont-ils un intérêt pour la population dans son ensemble ? Après l’immigration, les retraites, la PMA, le gouvernement veut repenser l’ordre public. On en débat tout de suite avec Angèle : députée La République en Marche ; Clara Luciani : porte parole 2 du gouvernement, ; François Berléand : coiffeur gilet jaune ; Juliette Binoche : patronne de grand magasin gilet jaune, et Johnny Hallyday : vendeur de vélo gilet jaune. Bonsoir à tous les cinq. Le président peut-il, doit-il, s’engager sur ce terrain ? Cette nouvelle acrobatie est-elle risquée ? J’aimerais donner tout de suite la parole à Clara Luciani, mais avant ça, on vient de l’apprendre, un incendie se serait déclaré dans une commune de l’Aude. Guillaume Ruiz, ou en sommes-nous ?
Le reporter : Pour le moment peu d’informations. Le feu se serait déclaré vers 18h suite à une explosion. Des témoins auraient assisté à la scène mais là encore, les éléments restent flous.
Lou-Andréa Lassalle : Merci. On va revenir tout à l’heure à Conques sur Orbiel. Clara Luciani, votre dernière ouvrage : Sainte Victoire, dresse un constat alarmant sur la police.
Sommes-nous réellement dans l’impasse ?
Clara Luciani : J’aimerais d’une part le rappeler : le président a entendu la colère sociale. Des promesses ont été annoncées. Il y a eu des mesures. Elles ont été respectées, améliorées. Nous souhaitons agir à la fois sur les deux terrains : subvenir aux besoins d’une catégorie démunie, et réparer les manques d’une institution délaissée. Comme la montagne de Cézanne, il fut un temps où la police régnait sur sa contrée.
Lou-Andréa Lassalle :Et justement, sommes-nous sur le bord de l’implosion ?
Clara Luciani : Oui, madame Lassalle. Jamais la police n’aura autant été piétinée. Notre république est en danger.
Lou-Andréa Lassalle : Dans l’un des chapitres : Drôle d’époque, vous préconisez l’instauration d’une nouvelle formation.
Clara Luciani : Il faut changer la manière dont la police encadre les revendications. Nous devons mettre en place une stratégie durable et respectueuse des flux humains provoqués par la colère des rues.
François Berléand : Tous ça c’est bien gentil. Rien sur le retour de l’ISF, rien sur le RIC, rien sur la hausse des salaires !
Lou-Andréa Lassalle : François Berléand, quelles sont vos craintes ?
François Berléand : Un retour en arrière pur et simple.
Clara Luciani : La situation a changé ! Il y aura l’avant et l’après mouvement jaune !
François Berléand : Vous vous reposez sur vos lauriers ! C’est pathétique ! On nous balance des miettes et le ministre de l’intérieur nous dit « Rentrez chez vous ! »
Lou-Andréa Lassalle : Angèle, j’aimerais savoir ce que vous préconisez, face à une situation qu’on pourrait qualifier d’incertaine, d’explosive ? Je le rappelle, vous avez commencé la politique à l’âge de 17 ans, grâce à votre frère, Roméo Elvis.
Angèle : Je tiens à remercier nos policiers. Sans eux notre pays aurait volé en éclat. Si je suis ici ce soir, pour défendre mes idées, c’est parce que Roméo me l’a appris. La police a fait son temps. L’armée est la seule a pouvoir réparer ce que l’état a subi. Les policiers se tuent au boulot, les soldats s’emmerdent au boulot. A partir de maintenant se sera simple : policiers /militaires même combat, point barre !
Clara Luciani : C’est là où nous avons un différent Angèle et moi, car je suis pour le maintien des deux institutions.
François Berléand : Vous voulez supprimer la police ?
Angèle : Je suis pour une optimisation.
François Berléand : Non mais dites-le clairement ! Vous voulez virer des fonctionnaires pour faire des économies !
Angèle : Je vous le répète : je suis pour une optimisation de la façon dont la sécurité doit être établie dans notre pays.
François Berléand : Jusqu’à preuve du contraire les policiers sont sous vos ordres. Quand vous leur donnerez des choses intelligentes à faire prévenez moi ! « Trouvons la stratégie durable pour faire taire les gens », c’est ça la vérité !
Clara Luciani : Vous déformez mes propos !
François Berléand : Au fond c’est ce que vous voulez !
Clara Luciani : Monsieur Berléand !
François Berléand : Vous nous mettez des LBD et des canons à eau dans la figure à longueur de temps ! Soyez honnête avec vous même Clara Luciani !
Clara Luciani : Alors s’il vous plaît, que les choses soient claires : je m’oppose à ce que les téléspectateurs repartent avec l’idée que le gouvernement les a bafoués !!!!!!
Lou-Andréa Lassalle : Juliette Binoche, quel est votre sentiment ? Sommes-nous figés entre quatre murs ?
Juliette Binoche : Quand je vous écoute parler j’ai peur. C’est ça que vous voulez : des œillères à tour de bras. Les méchants d’un côté, les gentils d’un côté ! C’est ça qui vous motive, c’est comme ça qu’on bâtit un avenir ? Vous avez la réponse ! Quand on croit à son futur on s’écoute, on dialogue, on trouve des compromis, et on essaye d’avancer.
Lou-Andréa Lassalle : Et selon vous que doit-on faire ?
Juliette Binoche : Je suis là pour agresser personne, pour juger personne. J’ai juste envie de me jeter sous un train quand je vois ce que devient mon métier. Qu’on réforme l’armée, la police, très bien. Ce que je demande avant tout, c’est de pouvoir exercer mon activité dans la sérénité.
Madame la porte parole, collègue de Sibeth Ndiaye, vous passez à côté du problème principal. Vous posez votre diagnostic d’une manière infondée. Vous nous faites du hors-sujet. Pour qu’une société puisse être encadrée, protégée par la police et l’armée, il faut lui donner un sens.
Clara Luciani :Mais nous sommes d’accord Juliette Binoche !
Juliette Binoche : Nous sommes en désaccord. Pourquoi réformer la police ? Traiter les conséquences au lieu des causes nous conduit au chaos.
Angèle : Juliette, la police est l’affaire de tous, et vous êtes la première concernée. Quand des magasins sont pillés lors des manifestations, je me dis que la société déraille. Le respect doit être remis sur son étrier !
Lou-Andréa Lassalle :Et justement, parlons des incivilités. J’aimerais donner la parole à Johnny Hallyday. Johnny, quelle analyse portez-vous sur la situation ?
Johnny Hallyday : J’aime les vélos. J’aime quand ça brille : l’or sur les roues, l’argent sur les guidons, tout ça j’adore. Ma spécialité c’est les vélos urbains. On m’a dit : « Vous vendez des vélos pour les riches ! » J’ai répondu « Quoi ? Mes engins c’est pour tout le monde. » On me dit « Vous croyez qu’avec les boulots qu’on nous file on va vous les acheter vos machins ! » Je réponds « Soyez sympas. Le gouvernement nous met sans arrêt des bâtons dans les roues : réglementation, administration, on y comprend plus rien. Et si en plus la clientèle se barre, moi c’est simple, j’arrête tout ! » A force d’emmerder tout le monde et bah ça pète ! Au lieu d’astiquer vos policiers foutez-nous le paix deux minutes et vous verrez !
Lou-Andréa Lassalle : Si je vous comprends bien Johnny, vous dénoncez la main mise de l’état sur les particuliers ?
Johnny Hallyday : Ouais !
Angèle : Le jour où des extrémistes iront saccager les supermarchés de madame Binoche, le jour où des extrémistes s’attaqueront aux salons de coiffure de Monsieur Berléand, le jour ou des extrémistes mettront la pagaille dans les boutiques de Johnny, vous serez tous bien contents d’avoir la police, ou l’armée !
Clara Luciani : Car tout dépendra de ce que l’assemblée aura décidé.
Lou-Andréa Lassalle : Vous nous parlez des extrémistes. A qui pensez-vous ?
Angèle : A tous ceux qui veulent détruire l’économie ! A tous ceux qui veulent ruiner nos concitoyens : militants sectaires, anarchistes, djihadistes,… je vous en passe !
Lou-Andréa Lassalle : Merci Angèle. On se retrouve dans quelques minutes.
LA PAGE DE PUBLICITE : PASSEZ UN BEL ETE ET UN BEL HIVERS AVEC BFMTV !
Texte de la performance.
Débat, partie 1.