Dessins sismographiques

Le sismographe, 2010
Vidéo Mini DV, Pal, Couleur, Son, 46’

 

113 séries de dessins réalisés à ce jour en déplacement à bord d’un moyen de transport (train, avion, voiture, bateau, etc.)

 

Notes de travail, 2010

À partir d’un dispositif très léger (une feuille ou un carnet et un crayon), qui prenait le contre-pied de l’outillage technologique propre à la vidéo et à la photo que j’utilisais au même moment au service d’un certain type d’enregistrement, il s’agit de rendre lisible la sensation du déplacement, un déplacement immobile puisque mon corps ne bouge pas mais qu’il est traversé de secousses et de vibrations que le dessin, à son tour, enregistre. Rapport à la pesanteur, à la topographie, mais aussi enregistrement de ma propre attention et de mes lâcher-prises. En un seul tracé, le proche (mon corps, mes sensations) et le loin (le trou dans la route issu de je ne sais quelle tempête et que nul n’a pu reboucher définitivement, le paysage et la route sculptées dans une géologie de plusieurs centaines de millions d’années, les décisions politiques de hacher la route de dos d’âne, l’humeur du conducteur, la densité des nuages...), mille histoires se racontent dans mes tracés sismographiques.

Notes de travail, 2015

N’étant plus du tout assujetti au régime indiciel de la mimésis – Gare à l’assujettissement ! me rappelle Michaux – , ce qui demeure une forme d’enregistrement se nourrit et relate un nombre infini d’informations et permet d’envisager la complexité du monde en un seul tracé.

Benoit Pierre

 

« En art, et en peinture comme en musique, il ne s’agit pas de reproduire ou d’inventer des formes, mais de capter des forces ».
Gilles Deleuze

 

Venise>Belgrade, 24/08/2009
Train couchette, environ 8h.

 

Belgrade>Venise, 20/08/2009
Train couchette, environ 8h.