Exposition duo
Jérôme Hentsch et David Malek
Galerie Joy de Rouvre, Genève (CH), 2021
Une « countermeasure » est un moyen de défense en réponse à une attaque. Un avion de chasse qui envoie de la limaille de fer enflammée pour leurrer le tir d’un missile sol-air ou un sous-marin qui lance une bouée sonore pour tromper l’ennemi sur sa position sont deux exemples militaires de countermeasures. Mais elles sont présentes dans tous les domaines de lutte et d’interaction humaines.
La période que nous traversons les a vues proliférer pour combattre la pandémie
de Covid. Celles-ci ont imprégné notre quotidien, parfois jusqu’à paraître
absurdes, comme ces lignes d’adhésif collées au sol, ces kilomètres de bâches
installées aux guichets, ou encore, comme la fermeture des musées alors que
sont restées ouvertes les grandes surfaces commerciales.
A l’origine du projet de David Malek : une aide aux artistes du Frac Nouvelle-Aquitaine appelant à produire des œuvres en réponse à la première vague de la pandémie en 2020 (l’aide aux artistes pouvant également être perçue comme
un moyen de défense). David Malek réalise alors la série Octagons afin de
figurer ce qu’il perçoit de cette période : la répétition d’une même forme à travers
plusieurs formats pouvant suggérer la prolifération, mais également le ou les
virus, souvent représentés par des formes polygonales. L’octogone pourrait-il
être un logo représentatif de notre ère ? Réalisées pendant le confinement, ces
peintures composées d’une forme centrale chromée sur fond monochrome
rappellent également la forme de la prison panoptique, souvent octogonale.
Elles s’inscrivent dans le prolongement du travail présenté à l’exposition Binaries
à la galerie Ribordy-Thétaz en 2020. La série Octagons représente dans sa
recherche une évolution logique : purgée de couleur, répétant la même forme,
laissant l’idée d’une peinture binaire composée exclusivement de deux éléments
qui vont se cristalliser davantage. [...]
David Malek
Texte de l’exposition (extrait)
Crédits photographiques : Annik Wetter
Courtesy de l’artiste et Galerie Joy de Rouvre, Genève
© Adagp, Paris