Projet réalisé entre 2005/2006 et 2015
Diaporama et exposition, Alliance française de Panama, 6-30 septembre 2005 Exposition, Musée de la Batterie Morgan, Colón, Panama, 30 mai-20 juin 2006 Table Ronde, Bibliothèque nationale Ernesto Castillero Reyes, Panama, 5 juin 2006
Lauréat du Prix spécial du jury, concours Espaces intermédiaires / Espaces délaissés dans les Caraïbes, Maison de l’architecture de Guadeloupe, juillet 2007
La première fois que je visitais Colón (seconde ville panaméenne), au su de sa réputation, je ne fus pas surprise de trouver une ville économiquement sinistrée. Cependant la richesse de sa culture, son patrimoine architectural signe d’un passé prospère me surprit puisque personne à Panama (Capitale de la République de Panama) ne m’avait parlé de cette ville sous cet angle. Je m’intéressais à ce hiatus.
Comme un bouc émissaire, Colón n’est regardée qu’à travers ses problèmes. Cet état de stigmatisation m’apparut comme le symptôme d’un pays qui n’assume pas ses propres dysfonctionnements économiques et sociaux, dont l’exemple le plus éloquent est la juxtaposition et la séparation par une seule rue, du centre ville avec ses 40% de chômage, et de la Zone Libre de Colón dont les bénéfices représentent plus de 30% du PIB du pays (7.000 MDS en 2002). Selon ses ressources, Panama ne devrait pas être un pays en voie de développement.
Colón Vive n’essaya ni de dénouer ni de rompre ce nœud gordien, tout au moins de le mettre en éclairage par la création d’un « mouvement », une série d’événements qui ouvrirait une autre lecture des relations entretenues entre Panama et Colón.
Les photographies documentant l’architecture de la ville donnèrent lieu à des déplacements, des mouvements de publics inattendus, des moments d’échanges et ont permis l’ouverture de débats. La fréquentation du premier diaporama, des expositions, de la table ronde, les répercussions dans la presse (la revue Blank consacra plusieurs pages à Colón dans son 23ème numéro avec un article du sociologue Raul Leis), ainsi que le soutien d’institutions (l’École des Beaux Arts de la ville de Colón, de la Zone Libre de Colón, du Ministère de l’Éducation, du Ministère du Logement, du Ministère du Tourisme, de l’Alliance Française de Panama) et la présence de personnalités (Balbina Hererra, Ministre du Logement), témoignent du fait que Colón Vive a permis de participer à la re-création d’une image de Colón, grâce à la représentation d’une relation symbolique et alternative à une situation de relations complexes.
Céline Domengie