Climat général est une œuvre graphique générative qui fait appel à la puissance narrative du dessin pour explorer les zones de contact des données scientifiques avec des sensations et des émotions véhiculées par la sensibilité du dessin. Le dispositif numérique repose sur une interaction entre données numériques et données graphiques. Elle est conçue comme un écosystème évolutif qui dépend des datas et les données graphiques qui la font fonctionner.
La première version crée pour la biennale de Venise en 2017 sert de matrice à son évolution. Chaque nouvelle version (itération) propose de faire un focus sur des problématiques spécifiques liées à l’Anthropocène (forces climatiques, géologiques, industrielles, économiques...).
Claire Malrieux
Le projet est diffusé sur Instagram à travers la publication d’un dessin par jour dans le cadre de l’exposition pendant la Biennale de Venise. Consulter le compte Instagram climatgeneral.
Climat général est un film graphique génératif dans lequel le dessin s’anime au rythme de l’Anthropocène (changements climatiques, pollution, surpopulation, production, effet de serre, violence, corruption ...). L’œuvre fait référence à l’hypothèse Gaïa, conçue par le biologiste James Lovelock, qui compare la Terre à un système intelligent et s’autorégulant.
Climat général transforme la figure de Gaïa en une machine climatique autonome qui affiche un espace dynamique et organique construit selon des flux de données empruntés aux principaux modèles climatiques prédictifs. À travers différents scénarios programmatiques, il met en évidence l’influence de l’homme sur son environnement, un environnement qui, par nature est en perpétuelle mutation. À l’aide d’instructions génératives et d’analyses de données, le programme crée une animation dont le scénario repose sur une lecture non-linéaire des événements (historique météorologique, flux de données actuelles, simulation prédictive et scientifique). Fondé sur l’utilisation d’algorithmes génétiques spaciaux et temporels, le programme met en place les conditions d’apparition du dessin dans une logique d’évolution générative autonome.
Chaque matin, de nouvelles données météorologiques sont absorbées à partir de différents sites de surveillance des climats et influencent les algorithmes qui produisent le comportement des dessins (déplacement, vitesse, apparition ou disparition des lignes). Le monde de Gaia est organisé comme une collection de dessins en mouvement qui évoluent chacun selon un scénario indépendant influencé par des données réelles. Lorsque les dessins se rencontrent dans l’image, ils interagissent, se superposent, s’influencent ou s’effacent.
Le résultat visuel généré par le scénario programmatique est une circonvolution d’éléments, un agrégat de signes et de représentations qui en soi ont tous le potentiel de raconter le climat général de l’anthropocène. L’apparition des formes dépend des contingences et des contaminations entre les phénomènes et leurs évolutions.
Climat général est configuré pour fonctionner de manière autonome. Les flux de données météorologiques quotidiens alimentent la machine à dessiner perpétuelle qui analyse ce qui a été dessiné, puis prend en compte sa propre évolution pour assurer sa continuité. Le film et l’évolution du dessin n’ont donc pas de fin programmée.