À la fois livre et poster, Cher Mickey utilise la photographie d’un Journal de Mickey ouvert, trouvé tel quel sur un trottoir parisien le 3 octobre 2004. Monté en livre minimum (une feuille, un pli, quatre pages), il se déplie pour livrer l’image d’une double page de fin d’une histoire de Mickey, laquelle reste obscure. Chacun peut élaborer sa propre fiction à partir des indices perceptibles : un appel téléphonique mystérieux, de l’angoisse, des journalistes, de la colère, un rêve, une lettre. Tiré en édition illimitée, diffusé gratuitement, Cher Mickey rend hommage aux apparitions imprimées du héros de Walt Disney autant qu’à la pratique surréaliste de l’objet trouvé.
L’installation utilise trois des cartons de livraison de l’imprimerie, posés au sol. Chacun est identifié par un exemplaire de l’édition, plié en deux et scotché, laissant apparaître le titre. Six exemplaires dépliés sont épinglés au mur, assez bas, invitant les visiteurs à se pencher vers les cartons et à se saisir d’un exemplaire.
Pierre-Lin Renié