Cette part de beauté qui nous échappe

Catch, 2016
Image extraite de la vidéo, 6’
Fly, 2015
Image extraite de la vidéo, 5’41’’
Surface poreuse, 2017
Image extraite de la vidéo, 8’
Suivant l’obliquité de la terre, 2017
Image extraite de la vidéo, 7’55’’

 

La lecture et la compréhension des images thermiques exigent de nous défaire de nos repères habituels. Les formes qui apparaissent ne correspondent plus aux contours physiques d’un corps ou d’un objet tels que nous les connaissons mais sont fonction d’autres critères : longueur d’onde, énergie thermique, persistance d’une empreinte...
Les gestes et dépenses engagés sollicitent thermiquement le corps et mettent en évidence l’irrigation veineuse et les échanges de chaleur. Nos corps chauds rayonnent et révèlent par là même une autre forme d’identité, voire d’intimité. Une partie du réseau des fluides qui affleure à la surface interne de notre enveloppe corporelle fait apparaître un autre schéma, qui n’est pas sans évoquer quelques images d’écorchés ou autres cires anatomiques. Cette chaleur qui rayonne et s’échappe vient, par contact, inscrire son empreinte thermique sur les corps et les matériaux touchés, effleurés, éclairés. Empreintes invisibles à nos yeux de nos échanges permanents qui s’opèrent entre le plus profond de nous-mêmes et la surface.

Véronique Lamare

Fly, 2015
Vidéo, 5’41’’
Suivant l’obliquité de la terre, 2017
Vidéo, 7’55’’

 

La rencontre en 2015 entre Christophe Pradère de l’Institut de mécanique et d’ingénierie de Bordeaux (I2M), département Trèfle, et l’artiste Véronique Lamare s’est amorcée autour de la caméra infrarouge, outil de travail des chercheurs de l’I2M.  En assimiler les contraintes techniques pour l’artiste, afin de re-visiter les notions qui sous-tendent sa pratique. En recevoir et apprécier les images, d’une approche plus « sensible », fort éloignées de leur champ de recherche habituel pour l’équipe de chercheurs. Ce premier croisement a fait émerger le désir de développer un projet commun [...] : Cette part de beauté qui nous échappe.

Un premier temps de résidence s’est déroulé de juin à novembre 2015, un second de mars à novembre 2017.

 

Crédits photographiques : Véronique Lamare

©Adagp, Paris