Bokeru #2

Série de photographies en cours depuis 2018
Photographies au format 60 x 106 cm
Impression sur papier Hahnemühle PhotoRag 308g, contrecollage sur dilite

 

  • Brouillard 1
  • Brouillard 1

 

  • Ciel 1
  • Ciel 2

 

Bokeru vient du japonais et signifie « être flou » ou « être hors de focus ».

J’ai commencé cette série de photographies en 2018, lors du tournage de mon film Le Printemps. L’idée était d’abord de mettre en évidence les respirations et l’espace entre mes images vidéos. C’est un travail sur l’entre-deux qui constitue pour moi des paysages en soi, que je voulais figer par le medium photographique.

Lors du tournage de mon documentaire Camopi One en Guyane en 2022, j’ai poursuivi la réalisation de cette série d’images "floues". Je me suis alors interrogée sur la résurgence de ces images dans les creux de mon tournage. C’est un travail sur un temps long, qui me demande également de disséquer les rushes de certains de mes tournages, pour isoler ces espaces photographiques « hors de focus ».

Les photographies sont classées et nommées par type de lieux (forêt, mangrove, fleuve, brouillard), puis traitées sous la forme de compositions, comme une planche contact, où j’associe ces images en termes de couleurs et de types de flou.

 

  • Ciel 3
  • Ciel 4

 

  • Fleuve 1
  • Fleuve 2

 

  • Fleuve 3
  • Fleuve 4

 

En réalisant ces images de la forêt guyanaise, j’essaye de détourner une forme de regard stéréotypé, pour me consacrer par ailleurs aux individus qui peuplent cette forêt. Ce ne sont pas pour autant des images censurées. La documentation, sous tous ces aspects, de la forêt guyanaise est importante, surtout en métropole. Il est d’ailleurs encore extrêmement difficile d’établir une carte entière à part d’images satellites, à cause de la barrière de nuages constante au-dessus du territoire. Mes photos floues ou avec un filtre rouge sont un contre-point : un espace où les frontières s’effacent et s’ensauvagent. Elles effectuent un décalage qui tend à questionner notre rapport à la fois colonial et onirique à ce lieu. Aussi, ce rouge n’est pas un choix de hasard.

Dans le dyptique Badland, le tirage sera imprimé et ensuite sérigraphié avec une encre qui se rapproche du pigment du Roucou, une plante utilisée par les amérindiens, dans les moments de cérémonie.

Laure Subreville

 

Badland, 2023
Diptyque issu de la série Bokeru #2

 

  • Forêt 1
  • Forêt 2

 

  • Forêt 3
  • Forêt 4

 

  • Forêt 5
  • Forêt 6

 

  • Reflet 1
  • Reflet 2

 

© Adagp, Paris