Winshluss

Né le 20 février 1970, à La Rochelle, France
Vit et travaille à Bordeaux et Paris, Gironde
Collectif
Dossier publié en sept. 2018

Qu’il s’approprie les codes des publicités des années 1950, le dessin rond des studios Walt Disney ou une photo de Diane Arbus, qu’il dessine dans Picsou Magazine ou voit un de ses films présenté au festival de Cannes, Vincent Paronnaud (Winshluss) adopte la même démarche, subversive et pyromane. Cet artiste pluridisciplinaire, touchant au dessin, à la céramique, au film ou à la musique, n’aime rien d’autre que recycler les objets artistiques appartenant à la mémoire collective. Ainsi, il peut dans un premier temps rassurer le public – celui-ci croit être en terrain connu – avant de lui asséner une claque. Car, au lieu de contenir des sucreries ou des jouets, ses piñatas si attirantes et colorées déversent sur l’assistance des idées noires, critiques de la mondialisation ou de notre société de consommation. Mais - politesse de sa part - il n’oublie jamais d’adoucir l’expérience en ajoutant une touche d’humour ou donnant à ses travaux une dimension ludique qui permet de mieux faire passer messages et névroses.

Winshluss - comme il s’est lui-même surnommé - s’est construit loin de la culture officielle, expérimentant d’abord dans l’underground. Ses premières bandes dessinées le voient investir avec une jouissive férocité l’univers de Mickey (Super Negra) ou détourner constructivisme russe et science-fiction kitsch pour Monsieur Ferraille, personnage de robot inventé avec son complice Cizo. Smart Monkey (éditions Cornélius), plus tard adapté en court-métrage, le voit revisiter avec beaucoup d’humour noir la théorie de l’évolution de Darwin. Mais c’est avec Pinocchio (les Requins Marteaux, prix du meilleur album au festival d’Angoulême) qu’il se livre à l’opération de mystification la plus impressionnante. En effet, il montre très peu de respect envers le roman de Carlo Collodi. Il a en effet basé son adaptation sur un vague écho indirect, le souvenir de la vision, enfant du long-métrage signé Disney. Du schéma narratif initial – le pantin qui prend vie – il n’a gardé que le minimum, pervertissant ensuite cette enveloppe pour obtenir une grinçante satire. [...]

Texte de Vincent Brunner, 2018 (extrait)

Commande de Documents d’artistes Nouvelle-Aquitaine

      • Interférence rétroactive, Galerie Vallois, Paris
      • Winshluss, Un monde merveilleux, Villa Bernasconi - Centre d’art, Grand-Lancy (Suisse)
      • Winshluss, un monde merveilleux, Pulp Festival, La Ferme du Buisson, Noisiel
      • Prologue, La Mauvaise Réputation, Bordeaux
      • Dernière danse : l’imaginaire macabre dans les arts graphiques, Musées de Strasbourg, galerie Heitz, Palais Rohan, Strasbourg
      • Pas la peine de pleurer, personne ne te regarde..., Galerie GP & N Vallois, Paris
      • Un mondo Méroll, Tecnópolis, Buenos Aires (Argentine)
      • Winshluss, Odyssud, Blagnac
      • Le déjeuner sous l’herbe, Zebra 3, Crystal Palace, Bordeaux
      • Météorite annoncée, en collaboration avec Marc Pichelin, Opéra Pagaï -Pronomade(s), Saint Gaudens
      • Winshluss, Un monde merveilleux, Les Arts Décoratifs, Paris
      • In God We Trust, La Mauvaise Réputation, Bordeaux
      • La fin est proche !, Galerie GP & N Vallois, Paris
      • Nature Sucks !, Centre Culturel François Mitterrand, Périgueux
      • Les gentils, c’est nous !, Pollen, résidence d’artistes à Monflanquin
      • Syndicat d’initiative de Villemolle (avec Felder), commissariat : Ferraille Prod., exposition itinérante, France (Pollen, Montlanquin, 2009 – Galerie des Voûtes, Royan, 2011 – Fête du bois, Lucq-de-Béarn 2012) et Suisse (Sierre Festival Sismics, 2007)
      • Pinocchio, Foyle’s, Londres
      • Winshluss, La Mauvaise Réputation, Bordeaux
      • Amour, Galerie GP & N Vallois, Paris
      • Winshluss, ateliers Magelis, Angoulême
      • Winshluss, Librairie Les Super-Héros, Paris
      • Winshluss, La mauvaise réputation, Bordeaux
      • Amour, espace GHP, Toulouse
      • LAPINBRA CANARD #44, Fabrique Pola, Bordeaux
      • Pampre It Up, Galerie La Mauvaise Réputation, Bordeaux.
      • La belle vie numérique !, Espace Fondation EDF, Paris
      • BD Factory, Frac Aquitaine, Bordeaux
      • Constructeurs d’absurde, bricoleurs d’utopie, Abbaye Saint André – CAC, Meymac
      • L’archipel du rêve, Lieu Commun, Toulouse
      • L’Art Chemin Faisant, Le Rire, un parcours jaune, Centre d’Art Contemporain, Lorient
      • La FMAC (Meroll Fondation for contemporary art), Espace Beaurepaire, Paris
      • Il était une fois l’huile, Le lieu unique, Nantes
      • Ni dieu ni maître, juste une gonzesse, Festival International de la Bande Dessinée, Angoulême
      • Musée Ferraille (avec Felder, Marc Pichelin et Cizo), exposition itinérante en France et en Suisse (2003-2006)
      • Supermarché Ferraille (avec Felder, Cizo et Marc Pichelin), exposition itinérante en France (2001-2014)
      • Cosmogony - long métrage
      • Welcome to the Death Club - court métrage d’animation
      • Territoire - court métrage
      • Smart Monkey - court métrage d’animation
      • Poulet aux prunes (adaptation de la BD de Marjane Satrapi, co-réalisé avec Marjane Satrapi) - long métrage
      • Villemolle 81 - long métrage
      • Il était une fois l’Huile - court métrage d’animation
      • Persepolis, (adaptation de la BD Persepolis de Marjane Satrapi, co-réalisé avec Marjane Satrapi) - long métrage d’animation
      • Oh Boy what’s nice legs (avec Cizo) - court métrage d’animation
      • Raging Blues (avec Cizo) - court métrage d’animation
      • BRIFF - Brussels International Film Festival
      • 25ème Rencontres de la bande dessinée et de l’illustration, Bastia. Affiche de l’événement réalisée par Winshluss.
      • Slow Future, 24e Rencontres de la BD et de l’Illustration, Centre culturel Una Volta, Bastia
      • Winshluss, Biennale du Havre, Le Havre
      • Pépite d’or pour Dans la forêt sombre et mystérieuse, Salon du livre et de la jeunesse, Montreuil
      • Fauve d’or, Prix du meilleur Album pour Pinocchio, Festival International de la Bande dessinée d’Angoulême
      • César du meilleur premier film et de la meilleure adaptation pour Persepolis, (adaptation de la BD Persepolis de Marjane Satrapi, co-réalisé avec Marjane Satrapi)
      • Prix du Jury du festival de Cannes pour Persepolis, (adaptation de la BD Persepolis de Marjane Satrapi, co-réalisé avec Marjane Satrapi)
      • Prix Canal +, Étrange Festival pour Oh Boy what’s nice legs (avec Cizo)
      • Prix du meilleur album d’humour pour Monsieur Ferraille, Festival Off d’Angoulême
        • J’ai tué le soleil, éd. Gallimard
        • Dans la forêt sombre et mystérieuse, éd. Gallimard
        • Winshluss - un monde merveilleux, co-édition Agence Culturelle Dordogne-Périgord, Galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois, Les Requins Marteaux
        • In God We Trust, éd. Les Requins Marteaux
        • Welcome to the death club, réédition enrichie d’inédits aux éd. Cornélius
        • Pinocchio, éd. Les Requins Marteaux
        • Wizz & Buzz (avec Cizo), Tome 2, collection Shampooing, éd. Delcourt
        • Welcome to the Death Club, éd. Six pieds sous terre (seconde édition)
        • Wizz & Buzz (avec Cizo), Tome 1, collection Shampooing, éd. Delcourt
        • Smart Monkey, éd. Cornélius
        • Welcome to the Death Club, éd. Six pieds sous terre
        • Pat Boon, “Happy end”, Collection Mimolette, éd. L’Association
        • Monsieur Ferraille (avec Cizo), éd. Les Requins Marteaux
        • Comix 2000 (avec Cizo), livre collectif, éd. l’Association
        • Super Negra #1, éd. Les Requins Marteaux
        • Dernière danse : l’imaginaire macabre dans les arts graphiques, Musées de Strasbourg
        • Tu dois changer ta vie !, Tri Postal, Lille
        • Le Mur - Collection Antoine de Galbert, La Maison rouge, Paris
        • Le Festin de l’art, Palais des Arts et du Festival, Dinard
        • Doré & Friends, MAMC, Strasbourg
        • Épidermiques #2, Maison Folie de Wazemmes, Lille
        • Toy Comix, Les Arts Décoratifs, Paris
        • Frédéric Potet, « Il était une fois un Petit Poucet sans caillou », Le monde, 11 août
        • Vincent Brunner, « L’Apocalypse selon Winshluss », telerama.fr, 2 juillet
        • Emmanuelle Lequeux, « Les 3 expositions à ne pas manquer », Beaux-Arts magazine, juin, p. 122
        • Claudia Barbieri Childs, « Left-bank galleries offer a bohemian mix of art this weekend », theartnewspaper.com, 30 mai
        • Adrien Vinay et Benoît Vittek, « Winshluss, l’étoile indé de la BD française », Slate.fr, 30 juin
        • Stéphane Beaujean, « Winshluss : In God we trust », Kaboom, n°02, juillet-septembre, pp. 110-115
        • David de Araujo, « L’humain, cet éternel insatisfait », Next.Libération.fr, 26 août
        • Luz, « Winshluss, le Michel-Ange du glauque, ressuscite Pinocchio », Charlie Hebdo, 28 janvier, p. 15