« Il me semble que la performance est réussie si nos gestes sont mus par une intention, une implication, un engagement, certes contrariés, certes empêchés (l’Autre comme contrainte libératoire), mais non déterminés. Et qu’à la fin nous soyons, si possible, surpris par le résultat.
Notre performance est une interrogation du geste artistique et de ce qui le motive.
L’important n’est pas « le dessin » mais « le dessin-objectif qui motive l’action artistique ».
Le dessin est à la fois objectif et prétexte à la poétique de la gestuelle. Le dessin comme champ de bataille avec l’autre, l’autre devenant contrainte libératoire du trait.
Nos gestes au quotidien sont trop sur-déterminés (sociologie/psychologie/culture).
Notre performance pose la question du travail : comment travailler bien, avec énergie, tout en se questionnant, en se perdant... Comment travailler tout en perturbant ce que l’on sait faire, ce pourquoi on est déterminé, etc.… trouver une méthode pour faire sans trop vouloir... Comment être dans l’intention sans être dans la maîtrise… »
Lettre envoyée à Véronique Lamare à propos de l’œuvre (extrait).
Emmanuel Ballangé, septembre 2019.
Crédits photographiques : Sophie Mouron